Algérie

Extraction illégale de sable : une maffia qui sévit en toute impunité Jijel : les autres articles



Chaque jour, des camions roulent la nuit, feux éteints, à contresens sur le tronçon de la mort de la route d'Achouat, mettant en péril la vie des automobilistes, sans que cela ne provoque la moindre réaction des pouvoirs publics.Décidemment, rien n'arrête la maffia du sable, qui s'attaque aussi bien à la nature qu'à la sécurité des biens et des personnes. La liste des victimes des camions «fous», utilisés pour transporter de nuit, le sable de mer à partir de ce qui reste de la plage de Tassoust, dans la commune de l'Emir Abdelkader, ne cessent de s'allonger, sans qu'un coup de massue ne s'abatte sur ces criminels sans vergogne. Dans la nuit de mardi à mercredi derniers, deux automobilistes ont failli de passer de vie à trépas à cause de ces bandes de destructeurs de la nature.
Dans le désormais tronçon de la mort, soit à quelques centaines de mètres à l'ouest de l'échangeur d'El Achouat, un véhicule a heurté un camion transportant du sable de mer qui roulait à contresens et tous feus éteints. Le conducteur du véhicule léger, sérieusement touché, a été évacué vers l'hôpital. Le chauffeur du camion, qui ne cherchait qu'à déguerpir, a aussitôt fait demi-tour, tout en levant sa benne pour la vider du sable à même la chaussée.
C'est à ce moment qu'un deuxième véhicule arrive et s'engouffre dans le tas de sable. Le conducteur n'a eu la vie sauve que grâce aux airbags qui se sont déployés. Ce nouveau incident interpelle une fois encore les pouvoirs publics pour déclarer une guerre sans relâche à ces monstres mû par le seul appât du gain. Le lendemain de ces accidents, soit la nuit de mardi à mercredi, nous nous sommes déplacés sur les lieux pour constater les faits de visu.
A 22h15, nous arrivons aux abords du pont qui enjambe l'oued Djendjen à une dizaine de kilomètres à l'est de Jijel. Une fois passés sur la voie qui mène vers Jijel, après avoir emprunté l'échangeur d'El Achouat, un premier camion de marque Saviem est repéré. Il avance à contresens tout feux éteins. Le véhicule qui nous précède esquive le monstre d'acier qui lui fait face. Le camion bleu transporte du sable de mer. Quelques centaines de mètres plus à l'ouest, et plus précisément à l'entrée d'un parc utilisé auparavant par une entreprise spécialisée dans les ouvrages d'arts, un deuxième camion s'apprête à sortir pour s'engager dans la RN43 dédoublée, mais dans le sens inverse de la circulation.
Les automobilistes qui arrivent à le deviner esquivent en se portant sur la voie de gauche. Nous profitons pour ralentir et décortiquer un tant soit peu la situation. Un jeune, téléphone portable collé à l'oreille, dirige les opérations près de la chaussée de la RN43. Il ne semble nullement inquiété.
A notre approche du point de sortie, un troisième camion Saviem accède à l'accotement, en roulant toujours à contresens. «Le manège, tourne chaque nuit de la même manière», nous fera savoir un travailleur de nuit qui emprunte chaque jour cette voie. En avançant plus à l'ouest vers Jijel, nous arrivons sur le terrain qui fait face au futur échangeur de Tassoust, en cours de réalisation. Un camion de gros tonnage (10 tonnes) rempli de sable de mer, s'apprête à accéder à la RN43 pour rouler dans le sens de la circulation. Un complice essaie de bloquer la circulation pour faciliter la man'uvre au mastodonte.
Désabusés, nous poursuivons notre route vers la ville. Mais nous n'étions pas à notre dernière surprise. Un cinquième camion Saviem avance dangereusement vers nous, à contresens et tous feux éteint. La voie de gauche est le seul salut pour les automobilistes. Seulement une demi-heure passée aux abords de cet Eldorado des extracteurs illégaux de sable de mer, nous a renseignés sur l'étendue des dégâts sur cette portion du littoral «attaqué» chaque nuit et durant toute l'année. A quand la fin du cauchemar '


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