Algérie

Extraction de l'eau de rose : Un métier qui se perd



Jadis, l'eau de rose parfumait les maisons de style mauresque de la ville des Roses. Elle était aussi utilisée dans un tas de préparations sucrées, mais également comme un produit de beauté. Aujourd'hui, cette tradition ne tient encore que grâce à la persévérance de quelques vieilles personnes, à l'image de khalti Kheira. La soixantaine dépassée, de l'énergie et des projets, elle en a à revendre, mais son ultime souhait est de pouvoir transmettre l'art de préparation de l'eau de rose à la jeune génération. Sa maison de style mauresque, avec patio, citronniers, quelques rosiers sarmenteux', regorge de mille senteurs diverses. Dans le vieux quartier de Bab El Khouika où elle habite, c'était tout autour, s'en rappelle-t-elle encore avec nostalgie, qu' il y avait des orangers, des citronniers, des pamplemoussiers' Ainsi, la collecte des plantes n'était pas une mission aussi coûteuse en temps et en argent. Maintenant, la plupart des plantes, utilisées pour préparer son ballet de saveurs, elle les achète au souk de Blida, où de vieilles dames des piémonts les vendent encore. Reconnaissante, elle évoque avec passion ses premiers balbutiements au contact des roses : « J'ai hérité la technique de l'extraction des essences florales de ma belle-mère, cela fait plus de 33 ans. » Quelques casseroles munies de tuyaux d'acier, des entonnoirs, des fioles pour le tarage, de l'herbe sèche ou fraîche, du feu, mais surtout de la patience, voilà à quoi se résume « l'arsenal logistique » du préparateur de l'eau de rose. Le mot Hamama, désigne dans le vocabulaire de cette dame une association de plus de 40 espèces de plantes. Après séchage, chaque plante fait l'objet d'un procédé approprié, selon l'usage et la destination finale. Tante Kheira ne se cloître pas entre un tas d'outils traditionnels pour s'adonner exclusivement à l'extraction de l'eau de rose. Son autre prouesse : un sirop composé de 12 plantes médicinales. Préparé à la demande, ce liquide visqueux à la couleur attenant au miel pérégrinera, nous dit-elle, jusqu'au Canada via des parents, des voisins, qui viennent chaque année passer quelques jours de vacances en Algérie. Cette « artiste » a participé à une douzaine d'expositions à travers le pays et a obtenu même des félicitations, des diplômes et des encouragements, mais rien d'autre que des promesses.


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