Algérie - Habits traditionnels

Exposition sur le burnous algérien au Palais de la culture, à Alger: Originalité et symbole identitaire



Exposition sur le burnous algérien au Palais de la culture, à Alger:  Originalité et symbole identitaire




Qu’il soit confectionné en laine de mouton, de chameau ou encore en sousdi (tissu luxeux), le burnous, sous ses différentes déclinaisons, se donne à découvrir à travers une imposante exposition au Palais de la culture de Kouba, à Alger, et ce, jusqu’au 25 de ce mois.

Organisée dans le cadre de la célébration du Mois du Patrimoine, le burnous, un symbole de la culture algérienne, est exposé au Palais de la culture. C’est dans l’une de ses spacieuses salles que le visiteur est convié à découvrir l’imposante exposition dédiée au burnous algérien. En tout, ils sont vingt-quatre artisans, issus de vingt wilayas, à exposer leur savoir-faire. Parmi ces wilayas, citons, Alger, Biskra, Tébessa, Tlemcen, Oum El Bouaghi, Béjaïa, Ghardaïa, Tizi Ouzou, M’sila, Laghouat, Djelfa, Aïn Defla, Oran El Namâa, Touggourt et Relizane.

La plupart des exposants sont affiliés, soit à la Chambre artisanale et des métiers, soit à la direction de la culture de leur wilaya. Ici et là, sont exposés sur des mannequins ou encore accrochés sur des supports en bois, des burnous pour femmes, pour hommes et pour enfants. Le blanc est la couleur prédominante. Certains participants sont même venus avec des pièces anciennes ayant appartenu à leurs aïeuls. Djellouli Maghnia de Aïn Defla est professeur au niveau de l’association L’espoir scientifique.

Depuis la création de cette association en 1996, elle a formé pas moins de 900 élèves. Elle est venue avec une série de burnous pour femmes, hommes et enfants. Elle explique que le point de broderie le plus prisé à Khemis Miliana est le «nabul». Un autre point est également utilisé, il s’agit du gardera dit «el mesloul». «Pour la confection d’un burnous, on utilise le sousdi (tissu de luxe). La broderie est agrémentée parfois de pierres de cristal. Le burnous est entièrement fait à la main, et cela dure bien un mois», dit-elle.

Notre interlocutrice précise que l’association propose, aux élèves, des formations de deux ans en broderie. L’ensemble des pièces réalisées par les stagiaires sont soigneusement conservées pour d’éventuelles participations à des salons nationaux. Dahmani Yahia de M’Sila, quant à lui, propose toute un gamme de vêtements traditionnels et modernes mixtes et pour enfants. Il apporte également une touche de modernisme dans ses burnous au niveau des découpes.

En témoignent ces burnous en daim, rehaussés de fourrure épaisse, un genre de duffle-coat. Mechri Fadhila, d’Oum El Bouaghi est une dame qui s’est spécialisée depuis dix ans dans le burnous et la kachabia pour hommes. Propriétaire d’un atelier et présidente de l’association culturelle L’authenticité, elle présente sept burnous, deux kachabias et trois gandouras. Elle avoue que le burnous à la laine de chameau n’est pas tellement demandé, vu son prix élevé qui oscille entre 70.000 DA et 140.000 DA. «Si par le passé, la mariée a toujours porté le burnous de son aïeul, aujourd’hui la tendance est au burnous féminin. Nous travaillons beaucoup avec les jeunes filles qui convolent en justes noces», déclare-t-elle.

Chez Douiss Badra d’Oran, la tendance est plutôt au burnous de satin serti de strass scintillant et à la broderie sur machine. Spécialisée dans le prêt-à-porter et dans la haute couture, cette responsable d’un atelier depuis quatre ans, avoue qu’elle travaille sur commande avec les mariées. L’enseigne Chafer Ferroudja, de Tizi Ouzou, est réputée pour ses tapis traditionnels et ses burnous. Entièrement fait à la main avec de la laine de mouton ou de chameau, la confection d’un burnous demande en moyenne un mois et demi de travail. «Nous sommes satisfaits. Nous avons une clientèle fidèle avec qui nous travaillons. Le burnous reste une marque identitaire qui continue à être perpétuée par certaines familles kabyles conservatrices», indique Chafer Ferroudja. Il est à noter, par ailleurs, que cette exposition du burnous est agrémentée d’un coin manuscrit ancien ayant trait à cet habit traditionnel.

En effet, les organisateurs ont voulu faire partager au visiteur le fonds documentaire de la bibliothèque du Palais de la culture. On retrouve dans des vitrines de beaux livres anciens, soigneusement agencés, où le burnous algérien est à l’honneur. Les jaquettes de Caravaniers en burnous, entre autres, de Steegh Th. Paris Devambg 1922, ou encore L’Algérie du Sud et des peintres 1830-1960, édition Paris Méditerranéen Vidal Bué Marion sont des titres intéressants à voir avec grand
intérêt.

Nacima Chabani



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