Algérie

Exposition «Le Retour de l’Arabesque» de Will Berry à Alger L'architecture arabe et berbère et son influence en Espagne, au Mexique et aux Amériques


Publié le 09.06.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
KADER BAKOU

Dans le cadre de la Journée nationale de l'artiste, l'ambassade du Mexique et le Musée national public des beaux-arts d'Alger organisent une exposition d’œuvres de l'artiste mexicain d'origine américaine Will Berry.
Intitulée «Le Retour de l’Arabesque», cette exposition est ouverte au public à partir du dimanche 9 juin 2024 au Musée national public des beaux-arts d'Alger, situé au quartier d’El Hamma.

L’expo entre également dans le cadre de la célébration du soixantième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Mexique. Venu du Mexique, l’artiste Berry est présent à l'événement, ainsi que le commissaire de l'exposition, Michel Blancsubé.

L'exposition «Le Retour de l’arabesque» est constituée de panneaux en feuille d'or et d’images imprimées au charbon, qui ont été précédemment exposées au musée Franz-Mayer de Mexico, ainsi qu'à l'Académie royale des beaux-arts de San Fernando à Madrid, en Espagne. Le commissaire de l’expo Michel Blancsubé est l'un des plus importants spécialistes en arts visuels résidant au Mexique.

«L'ambassade du Mexique remercie le gouvernement algérien pour son soutien à la réalisation de cette exposition, tout en confirmant que l'art et l'échange culturel sont un langage universel qui unit les peuples, les visions du monde et les continents», est-il, notamment, souligné dans un communiqué de l’ambassade du Mexique.

Intitulée «Or sur Bleu Saphir», la première exposition des œuvres de Will Berry a eu lieu en 2014 au Musée Franz- Mayer à Mexico, avec 12 panneaux en or «dialoguant» avec certaines pièces baroques de la collection et des meubles Viceregal du musée. L'accent de cette exposition portait sur la première génération du métissage colonial.
L'année suivante, 7 nouveaux panneaux avaient été présentés à l'Académie royale des Beaux-Arts de San Fernando à Madrid, lors de l'exposition «Lumière Empruntée» qui poursuivait la réflexion sur l'esthétique culturelle dominante en Amérique latine. Le résultat est un métissage non seulement thématique mais aussi conceptuel, où des images préhispaniques étaient référencées aux côtés de peintures et de sculptures de la période baroque espagnole.

Avec l'idée et l'objectif de réaliser une troisième et dernière installation des retables en or, l'exposition «Le Retour de l'Arabesque» se compose de 8 panneaux en or axés sur l'architecture arabe et berbère, ainsi que son influence en Espagne, qui fut plus tard exportée au Mexique et aux Amériques en général. Cette présence et cette influence continuent aujourd'hui dans le métissage de son peuple et de son art, ainsi que de sa gastronomie, de son architecture et de sa philosophie. La production de cette série utilisant des feuilles d'or de 22, 23 ou 24 carats, rappelle les peintures de l'Europe médiévale, l'époque byzantine et les icônes russes.

Will Berry a utilisé des panneaux renforcés en cèdre massif sur lesquels il a appliqué de la feuille d'or. Ceci produit un reflet de différentes lumières. Sur la surface multicouche dorée, l'artiste a appliqué des dessins au charbon. Chaque fois qu'une ligne est tracée, la tonalité de l'or se transforme.

À chaque intervention de cet élément, la forme sous laquelle il reflète et génère la lumière, chargée de transcendance transculturelle, change.
L'œuvre de Will Berry l'artiste américain résidant au Mexique depuis plus de 20 ans fait partie de collections d'art contemporain importantes à l'échelle internationale, incluant la Collection Jumex, le Musée Franz-Mayer, et des collections privées tant au Mexique qu'à l'étranger, incluant la collection Bridgestone Firestone, le Musée d'Art du Tennessee, le Musée d'Art de Huntsville, le Musée des Beaux-Arts de Virginie et la Try Me Collection en Virginie (États-Unis).
Michel Blancsubé a travaillé comme conservateur adjoint au Musée d'art contemporain de Marseille entre 1996 et 2001, année où il a pris en charge le département des archives de la Fondation/Collection Jumex (2001-2012). En plus de multiples projets curatoriaux indépendants à Sao Paulo, au Brésil et à Bogota, en Colombie, il a été conservateur des expositions «Carlos Amorales, Vivre hors de sa propre maison» (2010) et «Histoires de A., Œuvres de la Collection Jumex» (2011) au musée Amparo dans la ville mexicaine de Puebla.
Kader B.