Exposition de peinture de Djamel TatahMusée d'art moderne et contemporain (MAMA)

Les cimaises du Musée d'art moderne et contemporain, le MaMa, sont ornées, jusqu'au 21 novembre, d'une belle exposition de peinture intitulée «Monographique», signée par l'artiste peintre Djamal Tatah, qui use et abuse des grands supports. Sa peinture est d'une haute portée artistique.Dès l'entrée du MaMa, le regard de tout visiteur est en admiration devant ces grandes ?uvres aux traits personnalisés et à la palette des plus chaudes. En effet, une cinquantaine d'?uvres est à admirer avec un réel plaisir sur les trois niveaux du MaMa. D'origine algéro-française, Djamel Tatah livre un genre de rétrospective de ses plus belles ?uvres réalisées entre la période de 1986 à 2012. Ici et là, des personnages, au regard blafard et inquisiteur à la fois, tapissent l'ensemble des toiles. Seules ou en groupes, en position debout ou allongée, ces silhouettes intrigantes semblent vouloir sortir de la toile pour livrer un message donné.
Il y a certes une redondance de personnages sur ces grands polyptyques, mais l'expression des visages est totalement différente. Chacun exprime un état d'âme. La peinture de Djamel Tatah est considérée par les critiques d'art comme une peinture «minimaliste», s'appuyant sur une technique mêlant huile, cire sur toile et numérisation. A chaque vernissage, l'artiste explique qu'il veut que ses sujets ressemblent à ceux d'aujourd'hui. «Les figures ne sont ni transcendantes ni immanentes à l'espace : elles ne sont pas posées sur une architecture, elles ne sont pas fondues. Entre figures et espace s'engage une tension : un dialogue tendu, aux limites. Le dialogue tendu, c'est une forme de respect, d'attention envers l'autre. Une exigence éthique dans le rapport à l'autre. Ne rien imposer. Ne pas agresser, ni par l'agression directe, ni par surcroît de pathétique ou de pathologie.
La tension permet de respirer.» Djamel Tatah a fait ses études à l'Ecole des beaux-arts de Saint-Etienne de 1981 à 1986. Au cours de son séjour à Marseille en 1989, il a défini l'essentiel de son dispositif de création et s'est engagé dans la réalisation de grands formats et de polyptyques. Sa première exposition de peinture remonte à 1999, plus précisément à la galerie Liliane et Michel Durand-Dessert. Il se rend très vite compte que sa peinture a des influences avec l'abstraction américaine des années 1940-1950, avec la peinture anglaise et l'Arte Povera. Actif sur la scène artistique internationale depuis une vingtaine d'années, il a présenté ses ?uvres dans différents lieux à l'étranger, notamment en France, en Chine, en Espagne et aux Etats-Unis.