Algérie

Exposition de la nouba à Tlemcen : Sur les traces des grands maîtres en 60 jours


Selon Mme Zahia Benchikh, chef de département du patrimoine immatériel et chorégraphique de l'événement «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011, cette manifestation vise en premier lieu à  rendre hommage à  ceux qui ont œuvré à  préserver cette musique, récupérer davantage les manuscrits et objets liés à  cet art, et d'évoquer le rôle joué par les trois écoles (Tlemcen, Alger et Constantine). Mme Benchikh a également souligné que cette exposition sera organisée également à  Alger et Constantine sans donner de dates précises.En effet, comme l'ont souligné des spécialistes, Tlemcen demeure cette  région qui, en 1236, avait accueilli 50.000 Cordouans musulmans chassés par le Reconquista ; et depuis Tlemcen hérite d'une prestigieuse musique qui, quoique n'ayant jamais été enregistrée, a été conservée dans toute sa pureté et sa rigueur et transmise par une longue lignée de musiciens, notamment Cheikh Menouar Benaattou, El Hadj El Ghoutti, Larbi Bensari… La musique, note-t-on,  trouva refuge dans d'autres villes comme Alger, Constantine, Nedroma. Profondément inscrite dans les cœurs et les âmes des fils de Tlemcen, la musique andalouse imprègne toutes les couches sociales de la population et fait partie de la vie quotidienne. Notons en outre qu'à côté de cette musique s'est développé le haouzi, musique populaire citadine avec ses poètes et musiciens de renommée.L'exposition très riche et variée évoque entre autres Ibn Baja, l'histoire de «Zyrieb musicien et mystique», «Migration andalouse», «La nouba», «Des écoles et des maîtres», etc. permet aux visiteurs de faire un voyage à  travers un monde musical mystérieux, explorer le genre poético-musical ; comme elle rappelle ce moment important de l'histoire de la vieille cité et de son évolution .Lors de cette inauguration, la secrétaire générale du ministère a, pour sa part, rappelé qu'il s'agit d'un événement culturel qui permettra aux chercheurs et spécialistes de se pencher davantage sur cet art, précisant que le programme de cette manifestation, qui sera clôturée le 17 novembre prochain, englobe de nombreuses tables rondes, afin de débattre du parcours des figures emblématiques entre autres, Redouane Bensari, Cheikh Larbi Bensari, Sid Ahmed Serri, Cheikh Mohamed Tahar Fergani, Cheikh Kaddour Dersouni, Cheikh Sadek Bedjaoui, Hadj Mohamed Ghaffou, etc. Ce rendez-vous culturel constitue également une opportunité, selon Mme Benchikh, d'écouter des enregistrements inédits.Lors de cette première journée, Amine Benkalfat et Nasreddine Baghdadi, spécialistes dans la musique classique, ont animé une table ronde en l'honneur de cheikh Larbi Bensari et de son fils Redouane. Tout au long de cette manifestation, de nombreux hommages seront aussi rendus pour des moments de mémoire et un arrêt sur image sur leurs parcours respectifs, des soirées concerts, des expositions et des tables rondes, des témoignages, seront de la partie pour célébrer le talent de Cheikh Larbi Bensari, Rdouane Bensari, Sid Ahmed Serri, Ghaffour, Kaddour Dersouni et Cheikh Tahar Fergani, Mostefa et Kheireddine Aboura, Ghaouti et Mohammed Bouali, Abdelkrim Dali, Abderrahmane Sekkal, Mustapha Brixi et Omar Bekhchi, Cheikha Tetma et Cheikh Lazaar Dali Yahia, Cheikh Sadeq Bedjaoui. Un rendez-vous hebdomadaire pour replonger le public dans l'histoire et la musique de chaque personnage. Dire par là que cette musique née dans le sud de l'Espagne musulmane a essaimé dans plusieurs villes du Maghreb et pris plusieurs formes et appellations… Dès lors la nouba n'a cessé depuis ce jour d'évoluer et se stabilise enfin dans le Maghreb où elle anime depuis lors toutes les passions. Ainsi, sur sa terre d'accueil, elle nous offre une palette des plus colorées et a même inspiré les poètes et les musiciens locaux à  la création de nouveaux genres tels que le hawzi à  Tlemcen.Tlemcen, à  l'image de plusieurs autres cités du Maghreb, fut le berceau de plusieurs civilisations qui se sont succédé depuis des millénaires. Il est avéré que l'héritage du patrimoine matériel et immatériel dont jouit la capitale des Zianides demeure considérable. Cet art de la nouba a suscité la passion de nombre de ses adeptes parfois d'origine andalouse. Il a subi, durant sa longue odyssée, l'influence d'autres musiques locales.La soirée inaugurale, faut-il le noter, a été animée par un concert musical donné par l'association Ahbab Cheikh Larbi Bensari.
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