Une fois encore, l'espace Lotus de l'école Pigier surprend avec ses choix d'artiste, les uns tout aussi talentueux que les autres.
Contribuant ainsi à donner du souffle à la culture à Oran, mais aussi à donner l'opportunité aux artistes algériens qui souffrent de marginalisation de pouvoir enfin sortir leur art au grand jour et surtout le partager. Ainsi, ce jeudi 6 octobre 2011, l'espace Lotus accueille en sa galerie d'art le vernissage du peintre, sculpteur Kouider Mejahed, qui exposera plus d'une vingtaine de sculptures et une dizaine de toiles. Ayant eu la chance de visiter l'exposition, oui la chance car il s'agit d'un travail digne des grands sculpteurs tant il est exécuté avec précision, finesse et surtout avec une telle force pour exprimer autant de sensations par rapport à la situation de l'artiste algérien et ses frustrations. Certes sa source d'inspiration est la femme, que l'on aperçoit sans trop de peine à travers toutes ses sculptures et même ses toiles, seulement l'inspiration va au-delà du référent qu'est la femme. Il s'agit notamment de patrimoine et de racines ancestrales qui inspirent l'artiste. La bûche d'orme ou encore le thuya de Barbarie sont deux bois des plus nobles mais surtout des plus protégés, d'où la difficulté de s'en procurer si ce n'est «en le volant pour pouvoir réaliser de belles pièces», nous dira l'artiste qui se dit forcé de recourir à cette manière peu «légale» mais qui est nécessaire pour ses œuvres. Sinon il se rabat sur l'olivier. La sculpture est loin d'être un art des plus faciles, ainsi après s'être «approprié» les bûches de bois, celles-ci sont ensuite immergées dans l'eau de plusieurs oueds pendant une à deux années avant de les sculpter, un travail complexe qui passe par le traçage, le défonçage, la découpe… Une fois la sculpture achevée, elle doit toujours être protégée à l'aide de produits de finition (vernis, cire, huile...). Passionné de l'art qu'il pratique depuis sa tendre jeunesse, Kouider Mejahed, un artiste autodidacte né en 1962 à Sabra (Tlemcen) où il vit et travaille, se sent «humilié» par le ministère de la Culture qui, dit-il, «méprise mon travail et mes efforts. Ces responsables ne m'ont jamais accordé d'aide, ni l'opportunité de montrer mon travail». Ainsi ses rares expositions ont lieu à Tlemcen, il compte également une expos à Maghnia, Oran et Alger. Ce jeudi il sera une seconde fois à El Bahia au niveau de l'espace Lotus à partir de 17h ; l'exposition intitulé «Silence» ou encore «Taghoudine» (tombe) est d'une grande valeur artistique et l'artiste un sculpteur et un peinte hors pair.
Posté Le : 08/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amel Bentolba
Source : www.lesoirdalgerie.com