Le plasticien Noureddine Chegrane expose depuis vendredi une cinquantaine de toiles à la galerie d'art Lina (El-Djamila, Alger) autour du signe, qu'il exploite par la peinture à partir des symboles de tatouage traditionnel et des lettres du Tifinagh (alphabet berbère).
L'exposition de cet artiste peintre disciple d'Issiakhem, présent sur la scène artistique depuis près de cinquante années, s'intitule «Le signe comme levain» et se poursuit jusqu'au 10 juin. Elle comporte plus de trente tableaux dominés par la couleur bleue, réalisés avec différentes techniques, un ensemble de tentures en grands formats accrochées dans le jardin de la galerie et d'autres collages de tissus de jean sur toile. Les œuvres se caractérisent par des couleurs vives et éclatantes dans lesquelles baignent une multitude de signes en mouvement que l'artiste a peints au gré de ses émotions. Noureddine Chegrane qui appartient au mouvement «Aouchem», créé durant les années soixante par un groupe d'artistes peintres de renom travaillant sur le signe, comme Ali Silem et Denis Martinez, est resté fidèle à lui-même dans les tableaux exposés, tous réalisés entre 2008- 2011. «Je m'inspire du signe. Je le développe à ma manière comme l'effet du levain sur une pâte de farine, d'où le choix du titre de cette exposition. Le signe qui est omniprésent dans mes œuvres, je l'exploite et je le rends personnel à partir du mouvement que j'imprime à ma peinture», a expliqué l'artiste à l'APS. A propos de ses collages, Chegrane rappelle qu'il s'agit d'une technique utilisée par beaucoup de peintres à travers le monde, qui s'intéresse à toutes sortes de tissus comme à d'autres matériaux, le bois, le papier, etc. Son choix du jean, il l'explique par le fait que ce tissu est intemporel, résistant et s'imprègne bien de peinture à l'huile comme de l'acrylique. Par ailleurs, cet artiste qui a participé à des expositions collectives et individuelles en Algérie et ailleurs tient à dire que la peinture est pour lui une thérapie, une source de plaisir et un moyen de partage. Concernant le mouvement «Aouchem» dont il faisait partie, Chegrane a déploré sa quasi-disparition, estimant que ce mouvement «n'a été ni exploité ni développé à l'Ecole des beaux-arts» et le peu d'artistes qui s'intéressent au signe «manquent de beaucoup de moyens». Pour lui, ce mouvement peut devenir une école, mais ceci nécessite «beaucoup de temps, de rigueur, de sérieux et une meilleure considération pour les plasticiens et les arts plastiques d'une manière générale».
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Posté Le : 05/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Soir d'Algérie
Source : www.lesoirdalgerie.com