Algérie

Exportation des produits agricoles vers l'UE : Quand la qualité et le savoir-faire viennent à manquer



L'Algérie a-t-elle trop ouvert son marché aux produits étrangers, notamment agricoles en négligeant ses propres exportations hors hydrocarbures ' C'est en tout cas ce qui ressort d'une rencontre internationale sur les exportations de produits agricoles algériens vers l'Union européenne (UE), organisée hier à  Alger par le ministère de l'Agriculture en collaboration avec la Commission européenne.C'est le directeur général de l'Institut national des recherches agronomiques d'Algérie (INRAA), Foued Chahat, qui a donné le ton. «On a assez ouvert le marché algérien. Les Européens n'ont pas besoin de nous dire qu'il faut l'ouvrir davantage. La question de l'ouverture des marchés se pose pour les pays qui importent peu comme ceux de l'UE. Notre marché est ouvert à  tous les produits alors que nous exportons peu et quand on a quelque choses à  exporter, on ne trouve pas de débouchés pour plusieurs raisons dont la mauvaise organisation interne et la méconnaissance des marchés étrangers», constate-t-il.Les chiffres confirment la thèse du DG de l'INRAA. Le représentant du ministère de l'Agriculture, Rachid Bouzidi, avance que les exportations agricoles algériennes vers l'UE ont enregistré  un volume de 60.000 tonnes pour une valeur de seulement 42 millions de dollars en 2009 contre 52 000 tonnes pour 46 millions de dollars en 2008.DÉSORGANISATION ET MANQUE DE PROFESSIONNALISME M. Bouzidi a fait remarquer que les exportations algériennes vers l'UE étaient caractérisées par «une prédominance de l'exportation de, quasiment, un produit, à  savoir les dattes, par la faiblesse relative des volumes exportés pour l'ensemble des produits et l'irrégularité de la gamme des produits exportés».Cette situation s'explique, selon lui, par la méconnaissance et de l'organisation des marchés européens et des besoins des consommateurs européens, et par une mise à  niveau insuffisante en matière de normes et de compétitivité. Pour sa part, le directeur général de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), M. Mohamed Benini, a affirmé que plusieurs contraintes freinent l'évolution des exportations, citant en premier lieu l'absence d'une politique d'exportation et de promotion des produits agricoles. «Les autres contraintes ont trait, entre autres, à  la qualité des produits agricoles qui ne répondent pas aux exigences du client étranger, aux problèmes logistiques et organisationnels, au manque d'organisation et de professionnalisme chez les exportateurs, aux lenteurs des procédures bancaires et à  l'insuffisance des infrastructures de froid notamment au niveau des ports», a-t-il ajouté.Le représentant de la direction générale  de la Commission européenne, Frédéric Cotuni, a présenté une étude sur l'évolution générale du commerce agricole et des prix, perspectives à  court et moyen termes. Il a affirmé que le marché européen se dirige à  consommer plus de légumes, de fruits de produits laitiers dans les dix prochaines années.«C'est dans ces domaines là que les producteurs algériens  peuvent œuvrer pour exporter vers l'Europe», a-t-il conclu.


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