Ayant déjà accusé depuis la LFC 2009 un grand déficit après
l'interdiction de l'exportation des déchets non ferreux, les trois entreprises
publiques de récupération du Centre, de l'Ouest et de l'Est peuvent disparaître
définitivement si l'interdiction d'exporter les déchets ferreux figure parmi
les dispositions de la prochaine loi de finances complémentaire 2010.
C'est ce qu'indique M. Aoued Meflah, le secrétaire général du syndicat
d'entreprise de l'ERO, se basant sur l'information obtenue lors de deux
réunions tenues le 6 et 14 juillet en cours et dont la dernière a eu lieu au
siège de la SGP Transolb. Deux indicateurs confirment cette option, selon M.
Meflah, à savoir l'annonce officieuse de cette mesure au niveau du ministère du
Commerce, ainsi que le refus par ce dernier de délivrer à ces trois entreprises
publiques l'autorisation d'exportation.
Dans les rangs du personnel, un seul leitmotiv revient : une telle mesure
est synonyme de la perte de pas moins de 800 emplois et, par conséquent, leur
mise en chômage forcé et donc 800 familles jetées en pâture à la précarité.
Cette mesure, selon le syndicaliste, serait justifiée si le réseau des aciéries
était développé : car mis à part l'aciérie d'El-Hadjar et le projet à l'arrêt
d'une autre à Sidi Moussa, l'industrie de récupération est quasi existante. D'ailleurs,
l'aciérie d'El-Hadjar dispose d'un stock important de produits finis qu'elle
n'arrive pas à écouler, affirme le syndicaliste.
Mais devant ce risque, plusieurs appels de détresse ont été adressés au
président de la République, mettant en exergue «la menace dramatique qui pèse
sur l'avenir des collectifs des travailleurs si cette disposition venait à être
introduite dans la LFC 2010, actuellement en préparation». Cela serait
synonyme, en l'absence de débouchés locaux pour les ferrailles locales récupérées,
d'arrêt d'unités économiques viables, du grossissement des rangs des chômeurs,
de la précarité économique pour les travailleurs et leurs familles et enfin des
perspectives sociales aléatoires. Les trois syndicats d'entreprises rappellent
également qu'elles participent activement aux exportations hors hydrocarbures,
à la création d'emplois, à la préservation de l'environnement et enfin au
remboursement de la dette extérieure. Considérant que l'activité peut être
préservée et peut être source de rentrée de devises, étant donné qu'elle est
pérenne, le syndicaliste fait remarquer que cette mesure va à contresens des
orientations économiques du pays avec un retour du patriotisme économique.
Mais tous ces appels sont restés sans réponse et seules quelques
démarches ont été entreprises par la Fédération nationale des travailleurs de
la métallurgie auprès de la centrale syndicale, appelée à user de tout son
poids pour faire avorter cette mesure qui a été précédée par plusieurs gels
répétitifs qui n'ont fait que fragiliser les trois entreprises.
M. Meflah revient même sur la tentative de privatisation des trois
entreprises en 2008 et qui n'a pas abouti suite à la résistance des syndicats,
approuvés par les collectifs des travailleurs. Il rappelle également qu'en
dépit de la baisse du chiffre d'affaires en 2009 de 30% à l'issue de
l'interdiction de l'exportation des déchets non ferreux LMF, la situation
financière pour l'entreprise de l'Ouest est bonne, alors que son plan de charge
a diminué. Ainsi, si en 2008 l'entreprise a effectué une dizaine d'opérations
d'exportation au profit de clients français, turcs et italiens, pour cette
année et durant le premier semestre, seules trois opérations ont été
finalisées, alors que pour les entreprises de l'Est et du Centre, aucune n'a
été faite. En revanche, l'activité a été florissante pour les opérateurs
privés, au nombre de 300 au niveau national, qui arrivent à écouler quelque
200.000 tonnes annuellement.
Sans vouloir faire un parallèle dans l'exercice de l'activité, car,
estime M. Meflah, ce qui est imposé aux entreprises publiques l'est moins pour
les opérateurs privés en dépit d'un cahier des charges clair, il n'en demeure
pas moins que les opérateurs publics restent ceux qui répondent le mieux aux
exigences de l'activité, ainsi qu'au respect de la réglementation en vigueur,
comme l'atteste la nature de ses fournisseurs, en majorité des entreprises
publiques productrices de déchets.
En somme, l'appréhension gagne du terrain parmi les travailleurs, qui
espèrent que les concepteurs de la LFC 2010 prennent en charge leurs doléances.
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Posté Le : 21/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com