Dynamique n Produit de terroir par excellence, le manque de rendement à l'export de la filière datte demeure un mystère alors qu'elle pourrait constituer ce fer de lance sur lequel pourrait compter l'économie nationale, tant le potentiel est immense.La filière arrive à peine à générer 40 millions de dollars en dépit de son énorme capacité de production. «Aujourd'hui, notre pays exporte pour près de 40 millions de dollars annuellement», indiquait récemment Messaoud Kharfallah?membre du consortium des producteurs de dattes, voire «insignifiant» par rapport à notre capacité de production. «Avec ce consortium, les producteurs comptent développer et améliorer» les techniques du rendement et mettre en place de nouveaux moyens modernes de production, l'objectif étant d'atteindre un volume de 10 à 20% des exportations de dattes vers de nouvelles destinations», affirme M. Kharfallah. «Le volume de la production diffère d'une variété à une autre. Concernant la Deglet Nour, notre marque d'exportation, elle est évaluée annuellement à plus de 120 000 tonnes. Il y a des variétés qui sont commercialisées par le troc avec les pays voisins comme le Niger, le Mali et le Tchad. Ces derniers sont plus proches des zones de production de datte, en l'occurrence, de Tamanrasset et Adrar. Le troc permet la commercialisation d'une certaine variété en échange d'autres produits dont ont besoin les habitants des deux parties commerçantes», explique-t-il en ne niant pas le fait que l'Algérie «n'a pas encore» atteint l'objectif escompté dans l'exportation des dattes.Ce dernier considère, en effet, qu'il est nécessaire?de «diversifier» nos destinations d'exportation et de ne pas «se contenter» de certains pays européens seulement, mais aussi se battre pour garder la référence de «Deglet Nour» sur le marché étant donné que l'Algérie n'est pas le seul pays exportateur de ce type de datte. «Tout le monde sait que la Deglet Nour de Biskra constitue une référence nationale et cette région possède les meilleures productions et pépinières sur le territoire national. En plus de cette variété très prisée, nous avons celles produites à Ghardaïa, Adrar et Ouargla.... Au total, l'Algérie compte plus de 660 variétés de dattes. Contrairement à ce que pensent certains, ce nombre est beaucoup plus bas que celui existant par le passé. Ceci s'explique par l'absence de moyens et d'entretien des autres variétés nécessaires pour lutter contre les maladies qui ravagent les dattiers et leur récolte» précise-t-il. Pour éviter justement que d'autres variétés disparaissent, les producteurs utilisent aujourd'hui de «nouveaux» moyens plus «modernes» et plus «efficaces» pour lutter contre les maladies qui détruisent les récoltes. «En luttant contre ces maladies, nous pouvons consacrer 10 à 20% à l'exportation. En plus des problèmes climatiques, la filière souffre du manque d'infrastructures et d'une chaîne de conditionnement efficace», a regretté M. Kharfallah. ?L. S.Khenchela?: une menace persistantel La phoeniciculture pratiquée au sud de la wilaya de Khenchela est en constante progression en termes de superficie et de production, et constitue un acquis pour les agriculteurs de la région en dépit de la persistance de la menace de la maladie de boufaroua constamment combattue. La surface consacrée à cette agriculture atteint actuellement au sud de Khenchela 766 hectares totalisant 124 000 palmiers-dattiers dont 116 000 producteurs, selon la Direction des services agricoles (DSA) qui rappelle que la récolte obtenue la saison passée a été de 78 000 quintaux dont 25 000 qx de la variété Deglet Nour. Activité agricole plutôt nouvelle dans la wilaya, la phoeniciculture nécessite davantage d'accompagnement notamment en matière de vulgarisation technique et de prévention des maladies dont la plus ravageuse demeure le boufaroua, assure le jeune agriculteur Abdennour exploitant un verger de 300 palmiers-dattiers sur le périmètre Rouidjel dans la commune de Babar. Il détaille que le boufaroua se manifeste à travers une minuscule araignée parasite invisible à l'?il nu qui s'attaque aux dattes et est repérable par la présence de ses toiles soyeuses blanches autour du régime de dattes vertes causant de gros dégâts à la récolte.Comparativement à la saison écoulée, les quantités de pesticide (acaricide) fournies par les services agricoles en 2016 ont été jugées faibles et les phoeniciculteurs doivent se procurer à leur frais ce produit phytosanitaire pour protéger leurs palmiers, relève ce jeune agriculteur. Depuis le mois de juin à fin juillet, 2 000 doses de cet acaricide spécifique contre le boufaroua ont été distribuées aux phoeniciculteurs du Sud de Khenchela, affirme Radia Benkhelifa, chef du service de protection des végétaux à la Direction des services agricoles (DSA). Des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation sont périodiquement organisées par le service de protection des végétaux au profit des agriculteurs, notamment sur la prévention contre les ravageurs et l'utilisation des pesticides, indique encore cette même responsable qui insiste sur l'importance de la lutte préventive contre ce redoutable acarien par l'entretien régulier de la palmeraie et l'élimination des mauvaises herbes se trouvant à l'intérieur ou aux alentours de la parcelle qui lui procurent des refuges.L.S.20% à l'export?l «Avec l'aide des autorités concernées, nous allons investir dans de nouvelles pépinières spécia-lisées pour la plantation des dattiers et tenter de nouvelles expériences ailleurs pour accroître la production nationale en matière de dattes», soutient M. Kharfallah, qui reconnaît que les pays voisins investissent mieux que nous dans cette filière. Cependant, il estime qu'à présent, les choses ont commencé à bouger dans le bon sens et concède que les autorités «ont pris désormais conscience» de l'intérêt de ce secteur. Il a rappelé à ce sujet que le ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche vient de lancer un projet de réalisation d'une pépinière à Biskra afin de préserver ce qui reste comme variétés menacées de disparition et indiqué que le consortium des producteurs a créé de son côté un centre de recherche pour étudier les zones arides et semi-arides. «C'est un laboratoire qui prendra en charge l'analyse de la composition des dattes et les moyens de les conserver, chose qui nous permettra de développer cette filière et exporter une meilleure qualité de dattes. Avec l'aide des pouvoirs publics, nous saurons gérer toutes les difficultés et atteindre une meilleure qualité, un meilleur rendement et encourager l'exportation», relève-t-il.
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Posté Le : 13/08/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L S
Source : www.infosoir.com