Algérie - Akbou

Exploitation de carrières à Akbou: Des mesures pour absorber la colère des riverains



Exploitation de carrières à Akbou: Des mesures pour absorber la colère des riverains




Si les engagements des entreprises exploitantes semblent, selon le chef de daïra, un bon pas en avant dans le règlement de ce conflit qui secoue ces quartiers de la commune, la crise est loin d’être finie.

Le conflit qui oppose les habitants de plusieurs quartiers aux différents exploitants de quatre carrières d’agrégats dans le lieudit «Le Piton», situé à la sortie de la ville d’Akbou vers Tazmalt, risque de perdurer tant que les deux parties ne sont toujours pas arrivées à s’entendre. Le 9 septembre dernier les habitants de ces quartiers en l’occurrence Arafou, cité Sonatrach, Iskounen et Bouzeroual, situés prés de l’exploitation ont fermé la RN26 durant plusieurs jours consécutifs pour dénoncer «l’exploitation anarchique de cette carrière qui nuit aux habitants des quartiers riverains», selon l’un des concernés.

«Halte à l’usage abusif d’explosifs dans la carrière !», c’est le slogan que ces contestataires ont brandi lors de leur manifestation.

Selon les déclarations des différents représentants desdits quartiers, l’exploitation de la mine a négativement affecté les habitants. Leurs maisons ont subi des fissures à cause des explosifs utilisés sans oublier les risques sur la santé des habitants, notamment des enfants, à cause de l’énorme quantité de poussière qui se dégage de cette mine.

«Inutile de parler du terrible vacarme occasionné par l’usage abusif des explosifs qui nuit terriblement à la santé des riverains», s’est plaint un des habitants de la cité Sonatrach.

Les contestataires exigent l’arrêt immédiat de l’exploitation des carrières et exigent un rapport du CTC (Contrôle Technique de la Construction) afin d’établir la vérité sur les conséquences de ces carrières sur les constructions qui se trouvent dans la zone rouge.

En tout, quatre entreprises ont bénéficié du permis de l’exploitation de la mine du «Piton», à savoir l’entreprise étatique Somacob et trois autres exploitants privés, en l’occurrence la Sarl Meziane, la Sarl Chekri, et l’entreprise Encotrab dont le droit d’exploitation a été suspendu ces dernières années.

Au premier jour de la protestation, les autorités locales, à leur tête le chef de daïra, Nacer Darradji, et le vice P/APC d’Akbou, Arezki Iskounen, se sont déplacées sur les lieux pour tenter de calmer la colère des riverains, en vain. Les habitants exigent du concret avant de suspendre leur action. Une réunion a été organisée le 13 septembre au niveau du siège de la daïra d’Akbou mais «les représentants des quartiers ont brillé par leur absence», selon le chef de daïra, le signataire du PV de réunion qui a, au final, regroupé qu’une partie des protagonistes, à savoir les exploitants.

Une série de mesures ont été décidées lors de cette rencontre, à savoir «l’exécution du plan d’arrosage menant vers le site des carrières, le bétonnage de la piste à réaliser dans moins de 45 jours, le décalage des tirs d’explosifs, la suspension de la piste réalisée par l’entreprise Somacob et enfin la programmation d’une rencontre sur le site des carrières pour dégager un passage au profit de la carrière de la Sarl Chekri sur le site exploité par l’Encotrab», lit-on dans le PV de réunion dont nous détenons une copie. Si les engagements des entreprises exploitantes semblent, selon le chef de la daïra, un bon pas en avant dans le règlement de ce conflit qui secoue ces quartiers de la commune, la crise est loin d’être finie tant que les représentants de ces quartiers n’ont pas répondu à cette proposition des exploitants.

«Certains représentants de quartiers demandent la fermeture des carrières, une chose qui ne peut être décidée que par l’agence nationale des Mines ou l’inspection minière. Les services de daïra ne font que le rôle d’intermédiaire entre les différentes parties du conflit», a-t-il avancé avant d’ajouter que la fermeture des carrières est une doléance très difficile à satisfaire eu égard à l’importance de ces exploitations concernant les projets qui attendent la wilaya, notamment celui de la réalisation des infrastructures de transport, l’autoroute Est Ouest, les dédoublements des routes nationales, pour ne citer que ceux-là.

«Cependant, les services de la daïra réagissent bien sûr lorsque la population est impliquée et lorsque les habitants sont lésés mais c’est à la direction des Mines de répondre aux doléances de ces habitants. Nous avons émis des recommandations aux exploitants de prendre en considération les plaintes des habitants et moderniser leurs méthodes de travail pour ne pas nuire aux populations qui habitent les quartiers limitrophes», a-t-il ajouté.

Autorisation suspendue pour l’Encotrab

La production des vingt carrières en activité dans la wilaya de Béjaïa (dix sont à l’arrêt de fait des oppositions de citoyens), qui est déjà en deçà des besoins des projets lancés, risque de s’amenuiser avec les dernières protestations des riverains des carrières du piton d’Akbou qui disent subir des dégâts du fait des explosions. Leur action de rue a été provoquée, selon une source administrative, par des tirs de la Somacob, l’exploitante de l’une des carrières du piton.

Au niveau officiel, le constat de fissures sur les habitations limitrophes a été confirmé. Se voulant rassurant, le directeur de l’Energie et des Mines (DEM) soutient que «les conditions d’utilisation des explosifs sont respectées» et que les «vibrations sont mesurées à l’aide d’un appareil conforme».

Toutefois, selon lui, l’Encotrab, exerçant sur le même piton d’Akbou, qui «n’a jamais respecté ses engagements a eu une série de mises en demeure» a-t-il affirmé lors d’une réunion de travail le 11 septembre dernier. Comme conséquence à ces «manquements», l’entreprise a perdu son autorisation d’exploitation qui a été suspendue. (Medjoub)


Farid Ikken



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