Aubaine - Sans être obligés de payer le moindre sou en contrepartie, des employeurs privés imposent à ces jeunes des tâches trop lourdes.Si les jeunes diplômés universitaires qui ont eu la chance de décrocher des contrats de pré-emploi au sein des administrations ou entreprises publiques, passent deux années dans la sérénité, ceux qui sont embauchés dans des entreprises privées sont souvent exploités à outrance. Certains employeurs privés ont, en effet, trouvé dans le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, un moyen de faire fonctionner leur «business» sans avoir à verser le moindre sou, sinon des miettes.
Ces entrepreneurs sans scrupule profitent de la situation difficile de ces jeunes fraîchement diplômés des établissements de l'enseignement supérieur, qui ont besoin autant d'argent de poche que d'une expérience professionnelle, pour les faire travailler jusqu'au bout de leurs forces.
La motivation des concernés et leur volonté de s'affirmer sur le plan professionnel facilite la tâche à ces employeurs, qui se retrouvent, il faut le dire, en position de force. «Personnellement, j'ai travaillé dans une entreprise privée pendant une année et j'ai arrêté en raison de la forte pression exercée sur moi par le patron. Je m'occupais du secrétariat, du standard téléphonique et il me contraignait même de faire le ménage en fin de journée sous la menace de résilier mon contrat. Et comme j'étais dans le besoin, j'ai supporté tout cela.
Mais au bout d'une année, il m'était impossible de continuer et je n'ai même pas cherché à décrocher un autre contrat similaire dans ce cadre», témoigne Linda, 28 ans, licenciée en sciences commerciales. «J'exerçais, ensuite, comme vendeuse dans un magasin de vêtements pour femmes, tout en poursuivant mes études de postgraduation et des formations en langue anglaise.
Dieu merci, je suis parvenue, il y a quelques semaines, à décrocher un emploi stable dans une banque étrangère. L'année passée en pré-emploi était un calvaire que je ne pourrai oublier toute ma vie», avoue encore notre interlocutrice. Mourad, 27 ans, diplômé, lui, en comptabilité, a vécu une expérience plus amère.
«J'ai exercé pendant deux années chez un entrepreneur en bâtiment. J'ai été recruté en tant que comptable, mais je me suis retrouvé chauffeur, agent de sécurité et le patron me chargeait même de lui faire ses courses ! Je n'avais pas le courage d'arrêter, d'autant plus qu'il me promettait de me recruter officiellement dès la fin de mon contrat. En fin de compte, il n'a même pas voulu me recevoir. Je me sentais comme un vrai esclave !», raconte notre interlocuteur, sur un ton amer.
Des témoignages similaires sont, en réalité, légion et des milliers de jeunes sont exploités à outrance par des employeurs dont le seul souci est de faire fonctionner leurs investissements avec moins de dépenses. A l'allocation garantie par l'Agence nationale de l'emploi (Anem), estimée à 15 000 dinars par mois ' en dessous du salaire national minimum garanti qui est de 18 000 dinars ', la plupart des employeurs privés ajoutent aux concernés des sommes allant de 5 000 à 10 000 dinars dans le meilleur des cas, en contrepartie de lourdes tâches.
«Le mal dans tout cela est que nous ne pouvons même pas nous plaindre, car aucun dispositif permettant de nous protéger contre de tels dépassements, n'est prévu. Nous sommes simplement des esclaves des temps modernes», regrettent nos interlocuteurs. Sans commentaire.
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Posté Le : 28/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A H
Source : www.infosoir.com