Algérie

EXPERIENCE REUSSIE à BOUMERDÈS



EXPERIENCE REUSSIE à BOUMERDÈS
Comme chaque année, l'Algérie célèbre le 22 mars, la Journée mondiale de l'eau. Pour celle de 2017, l'Organisation des Nations-Unies (ONU) interpelle l'Humanité par cette question lancinante «pourquoi gaspiller l'eau» notamment les eaux usées 'Effectivement, cette ressource est gaspillée par notre pays. Pour lui avoir consacré un premier article en 2004 et l'avoir suivie de bout en bout, l'expérience menée dans la wilaya de Boumerdès est notre argument pour appuyer notre assertion.Cette expérience datant de 2003 – une première en Algérie — est une réussite dans la wilaya de Boumerdès mais l'utilisation des eaux épurées (àne pas confondre avec les eaux usées) par l'agriculture, l'industrie et même dans les espaces urbains (nettoyage des rues et arrosage des espaces verts) reste marginale malgré la disponibilité de la ressource en grande quantité et en qualité. Seuls 6,76% de la production annuelle des eaux provenant exclusivement de la STEP (station d'épuration) de la ville de Boumerdès sont réinjectées dans le secteur de l'irrigation des agrumes et du vignoble (Sabel) de la ferme d'El Flici Dahmane de Corso.Selon les statistiques que nous ont communiquées les responsables de cette station appartenant à l'ONA (Office national de l'assainissement) sur une production annuelle de 5 628 028 mètres cubes, provenant des 3 steps que compte la wilaya de Boumerdès (Boumerdès-ville, Thénia et Zemmouri), il n'y a que 380 493 m3 qui ont été utilisés en 2016 pour irriguer 94 hectares de la ferme d'El Flici. Avec ces 5 628 028 m3, c'est pratiquement 2 000 hectares qui peuvent être irrigués et qui verront leur production se démultiplier dans les fourrages, l'arboriculture et le vignoble.Rappelons, par ailleurs, que les 3 stations en question ne traitent que l'équivalent des rejets de 130 000 habitants alors que la wilaya de Boumerdès compte une population qui avoisine les 900 000 habitants. Cette wilaya qui veut asseoir sa réputation dans le tourisme, la production agricole, halieutique et aquacole, a du pain sur la planche en matière de traitement des eaux usées. Pour revenir à cette expérience, pionnière de cette solution algérienne, El Flici utilise la méthode moderne (analyses et suivi régulier par des techniciens et laboratoires qualifiés) et a consenti, en 2003, de lourds investissements pour mettre en place un réseau de 5 000 mètres linéaires avec station de pompage alimentée en énergie électrique au niveau de la station d'épuration de Boumerdès pour acheminer l'eau jusqu'à la retenue collinaire à Corso.Par la suite, cette eau est utilisée par le biais d'un autre réseau d'irrigation pour arroser le vignoble et les agrumes au goutte-à-goutte. Le bouillonnement de poissons d'eau douce dans cette retenue et le passage de canards sauvages par cette mare sont un indicateur sur la propreté de cette eau traitée au départ par un processus biologique ayant pour finalité l'élimination des mauvais germes. Pour lui avoir consacré un premier article en 2004 et suivi cette expérience ; nous pourrions affirmer, et les spécialistes peuvent le confirmer, que cette expérience est positive au plan économique et environnementale.Au Maroc, le recyclage des eaux usées et les boues qui sont extraites de ce recyclage sont utilisées à grande échelle. Les produits maraîchers que ce pays irrigue avec les eaux épurées sont écoulés dans les marchés de l'UE, laquelle ne badine pas avec les normes sanitaires. Chez nous, malheureusement l'utilisation des eaux reste marginale et celle des boues carrément interdite à cause, nous dit-on, de l'absence de textes réglementaires. En 10 ans, les pouvoirs publics, n'ont pu élaborer un texte réglementaire. Une aberration.


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