Algérie

Exercice syndical et droit de grève: Appel à une journée de protestation le 28 février



? Une trentaine de syndicats autonomes de la fonction publique, issus de différents secteurs ont décidé de passer à l'action après avoir épuisé, selon leurs propos, tous les recours possibles, notamment en matière de sensibilisation au sujet des deux avant-projets de loi, relatifs aux modalités d'exercice du droit syndical et à la prévention et au règlement des conflits collectifs de travail et à l'exercice du droit de grève.Les syndicats en question ont ainsi appelé à une journée de protestation nationale, le 28 février prochain, exigeant le retrait de ces deux textes pour une éventuelle modification de certains articles et pour un éventuel enrichissement des deux projets sur la base de la concertation.
Pourquoi le 28 février ' Djamel Ghoul, président du Syndicat national indépendant des imams a précisé hier, lors de la conférence de presse tenue au siège du SAP, à Alger, que ce choix n'est pas du tout fortuit, car il coïncide avec l'entame des débats autour des deux projets en question par les membres de l'Assemblée populaire nationale (APN), et ce en dépit du rejet affiché par la grande majorité des syndicats, y compris l'UGTA, du contenu des deux textes. Bien que les syndicats contestataires des deux projets n'aient pas eu de réponses positives de la part de la présidence, du conseil constitutionnel et deux chambres parlementaires, ils gardent, tout de même espoir. « Nous avons adressé une missive au président de la république, on n'a rien reçu pour le moment, mais nous gardons espoir, il se peut que le président Tebboune tranche à notre faveur», dira M. Ghoul. D'autant plus, dit-il, que la démarche adoptée lors de l'élaboration des deux projets de loi sans concertation avec les syndicats est à «l'encontre des orientations du président de la République». Dr Mohamed Yousfi, président du syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), a affirmé lors de son intervention que cette décision a été prise après plusieurs actions de sensibilisation des pouvoirs publics, notamment sur la « dangerosité » de ces deux textes sur les libertés syndicales. Il dit regretter la démarche adoptée. «Le circuit normal qui existe dans tout projet de loi n'a pas été respecté. Sinon comment expliquer le fait qu'on soit informé de certains points contenus dans le projet de loi par l'APN' ». Et d'ajouter : « il est vrai qu'ils ont demandé aux syndicats de faire des propositions dans la précipitation. On a émis nos propositions et on attendait à ce qu'il y ait un retour de la part du ministère du travail». Pour Dr Yousfi, certains articles des deux projets de loi remettent en cause l'exercice syndical et le droit à la grève. Selon lui, ces deux projets de loi donnent le droit aux pouvoirs publics de s'immiscer dans l'activité syndicale, dans l'organisation, dans la gestion, dans les statuts syndicaux et dans le règlement intérieur. Pourtant, ajoute-t-il, selon la constitution, le syndicat n'est pas une institution de l'Etat. Pour sa part, Dr Lyes Merabet, président du syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), a affirmé que bien que la revendication relative à la nécessité de retirer les deux projets de loi pour une éventuelle concertation autour de certains articles relève du politique, notre lutte est purement syndicale. Car, dit-il, « nous refusons la mise à mort des libertés syndicales». Et de préciser : « nous militons aujourd'hui et demain pour la préservation des acquis syndicaux et pour les libertés syndicales, pour la seule et unique raison qui est la défense des droits des travailleurs ».


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