Algérie

Exégèse 29-11


D'après ses concepteurs, ce n'est pas une loi, mais un texte. C'est de plus un projet comme son nom officiel l'indique et il est à lire entre les lignes comme un vulgaire Da Vinci Code à décrypter selon son principal sponsor. C'est pour cette raison qu'au lieu de chercher le poids de la mesure de la balance de l'équilibre des forces en présence, il est peut-être préférable d'étudier le texte « Projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale » sous l'angle ésotérique, telle une fetwa présidentielle. Articulé en 5 éléments (la khamsa), il fait 7 pages (les 7 niveaux du Paradis ou de l'Enfer), commence par « l'histoire de l'Algérie » et finit par « dispositions ». Si le mot « peuple » est utilisé 39 fois, le Président parle 6 fois au nom de ce même peuple en ces termes : « Le peuple algérien déclare que... » Si le mot « liberté » revient 3 fois, il fait 2 fois référence à l'indépendance de 1962 et 1 fois à l'islam, « source de lumière et de liberté », et n'est donc pas lié aux libertés d'aujourd'hui, qu'elles soient individuelles ou collectives. Le mot « démocratie » n'est mentionné aucune fois, tout comme les mots « futur », « avenir » ou « progrès ». Par contre, « terrorisme » revient 10 fois, même si « intégrisme » et « islamisme » ne sont jamais mentionnés et « modernité » cité 1 seule fois. Si le mot « responsable » apparaît 3 fois et le mot « responsabilité » 2 fois, le mot « justice » n'apparaît qu'une fois, tout comme le mot « pardon ». Le mot « passé » n'est pas mentionné, tout comme le mot « présent ». Le mot « choix » n'est cité que 2 fois, soit juste un de plus que le mot « mort » ou le mot « modernité », contrairement au mot « paix », utilisé 19 fois, et le mot « islam » 4 fois. Et alors ? Alors rien. Il faut d'abord lire entre les lignes pour voir qu'il n'y a rien entre les lignes. Et derrière les lignes ? Ça, c'est une autre histoire.
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