Exécution du colonel Chaâbani

(?) Boumediène pensait à l'époque que le colonel Chaâbani faisait l'objet d'une manipulation, car Ben Bella voulait absolument isoler le chef d'état-major, en tentant de «récupérer» en premier lieu une partie de son effectif, puis ensuite détourner ses collaborateurs. Ce qu'il faut rechercher également, c'est l'origine de la mort du colonel Chaâbani. Ce dont je peux témoigner, c'est que le colonel Tahar Zbiri, en tant que chef d'état-major, a demandé audience à Ben Bella pour intercéder auprès de lui et lui demander sa grâce, car après la condamnation à mort, le seul recours est la grâce présidentielle. Boumediène ne pouvait rien faire à ce moment-là.L'interprétation qu'il faut donner à cette démarche relève soit d'une initiative privée, soit de celle d'un chef d'état-major. Elle ne pouvait pas être d'ordre privé car le colonel Zbiri a consulté Boumediène avant d'aller voir le président Ben Bella. L'attitude de Tahar Zbiri est à mettre sur le compte de la solidarité du maquis, du compagnonnage, au nom de son statut de héros national. Ben Bella a refusé la grâce. Les anciens compagnons, ceux qui étaient concernés, ont avancé une hypothèse : le chef de l'Etat avait peur que le colonel Chaâbani dévoile la manipulation s'il devait rester en vie.Ce point de vue repose sur de la spéculation, car aucune instance n'a enquêté pour savoir comment les faits se sont déroulés. Finalement, qu'est-ce qui a poussé Chaâbani à entrer en dissidence, simultanément avec celle d'Aït Ahmed et Mohand oulhadj ' Il n'y avait aucun rapport entre eux et, à ce moment-là, l'Algérie était en guerre avec le Maroc. Le seul questionnement pour les observateurs aujourd'hui est de trouver la réponse à : le pouvoir politique de l'époque serait-il impliqué '