Algérie

Exécution de nomades à Aïn Abid, le 22 août 1955



Exécution de nomades à Aïn Abid, le 22 août 1955
Des séquences, filmées à la hussarde, le 22 août 1955 près de la gare ferroviaire d'Aïn Abid (près de Constantine), ont démantelé le récit officiel ressassé des défenseurs de l'ordre colonial. Ce récit continu à justifier les carnages commis dans le Nord-constantinois contre les populations autochtones par un cliché mettant en avant les agissements "barbares" des Algériens contre des "membres de la minorité européenne".Ces séquences de quelques minutes qui meublent une bonne partie des films documentaires consacrés par des réalisateurs algériens à la guerre de libération nationale, pour illustrer en particulier les massacres du 8 mai 1945, sont en réalité des séquences qui immortalisent le carnage ayant ciblé des nomades des Ouleds Naïl près de la gare d'Aïn Abid, a affirmé à l'APS, le chercheur dans le domaine de l'histoire de la Révolution algérienne, Mountassar Oubetroune.Auteur d'un documentaire de 52 minutes, intitulé "20 août 1955 : l'embrasement", consacré aux événements du 20 août 1955 dans le Nord-constantinois, diffusé en 2000 par Canal Algérie, Oubetroune a réservé une bonne partie du film à ces séquences attribuées faussement aux massacres du 8 mai 1945.Ces séquences furent filmées à la hussarde, le 22 août 1955 à Aïn Abid, lors de la tournée dans le Nord-constantinois du gouverneur général, Jacques Soustelle, en compagnie d'une forte délégation composée en majorité de journalistes de la presse coloniale locale ou d'envoyés spéciaux venus de France, pour montrer que "l'ordre revenait dans la région" et que la situation était "maîtrisée".Ainsi, selon le réalisateur du documentaire "20 août 1955 : l'embrasement", ces séquences furent filmées par le cameraman, Georges Chassaigne, qui travaillait pour le compte de la Fox Movie Tone, une firme cinématographie méricaine.Ce cameraman fut traduit devant la justice française, suite à la diffusion de ces séquences, accusé de travailler pour la solde de puissance étrangère. Quelques images de ces séquences furent présentées à l'Onu en septembre 1955.La revue américaine Life avait publié un récit sur ces séquences à la veille des élections législatives en France de 1956. Robert Lacoste avait qualifié ces séquences de "vulgaire montage fait au Maroc", alors que les images furent bien prise à Aïn Abid, comme l'atteste, le récit du cameraman mis en cause par la justice française et défendu par le Syndicats du cinéma français, à l'époque des faits, tenu par un autre cinéaste anticolonialiste, à savoir René Vautier.




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