Excès, pénurie et foggara au Sahara
Organisée du 14 juin dernier au 14 septembre prochain sous la thématique de « L'eau, une ressource partagée », Saragosse 2008 fête l'eau et réserve un large pan à la problématique de la préservation de cette ressource épuisable notamment dans les zones arides. Pour l'Algérie dont le pavillon met en exergue les systèmes hydrauliques traditionnels optant pour un slogan évoquant le mirage du désert et les savoir-faire ancestraux, l'expérience des cinq bassins hydrographiques créés depuis peu est très évocatrice. Directeur général de l'ABHS, Abderrazak Khadraoui présentera pour sa part un film documentaire sur la foggara en Algérie retraçant l'historique et la problématique de la sauvegarde de ce système hydraulique séculaire. Ce film se focalise sur les problèmes ayant engendré la disparition de la moitié des foggaras vivantes des pays du Touat, du Gourara et du Tidikelt et la chute du débit de celles qui survivent au temps et à la négligence.L'urgence de la sauvegarde de ce monument nécessite, selon le commentateur du film, en l'occurrence M. Khadraoui, un plan de sauvetage axé sur des travaux de curage et d'entretien de la galerie drainante. Une réhabilitation qui contribuera à la classification de la foggara algérienne dans la liste du patrimoine de l'humanité. Une conférence sur la gestion des ressources en eau dans le bassin hydrographique du Sahara septentrional sera par ailleurs présentée dans le cadre des débats thématiques organisés au cours de l'exposition. Les mots-clés de cette intervention sont l'abondance et l'irrationalité de la gestion de l'eau au Sahara, la nécessité d'une gestion spécifique aux régions désertiques et enfin l'impact du gaspillage sur l'environnement fragile dans le cadre du bassin hydrographique du Sahara et du comité y afférent qui est une sorte de parlement régional de l'eau.Et c'est là où le film sur la foggara revêt toute son importance puisqu'il s'agit d'un regard différent sur la question de la gestion de cette ressource non renouvelable en retraçant la genèse et l'état actuel de ce système traditionnel de captage et d'irrigation du Sud par excellence. La foggara qui nous vient de la Perse antique et qui témoigne d'un génie hydraulique humain remarquable et d'une parfaite adaptation à la vie au Sud algérien où l'eau a une telle importance que c'est elle qui constitue la propriété foncière au détriment de la terre, stérile et donc perdant toute sa valeur sans eau. Le DG de l'ABHS résume donc l'expérience de son agence en l'élaboration et la mise à jour du cadastre et de la balance hydraulique de la région, la participation à l'élaboration des schémas directeurs d'aménagement, de mobilisation et d'affectation des ressources en eau ainsi que l'élaboration des plans de répartition des eaux mobilisées dans de grands ouvrages et systèmes hydrauliques.Au-delà des schémas et plans réservés aux pouvoirs publics, deux grandes opérations sont à inscrire à l'actif de l'ABHS depuis sa création, il s'agit des actions d'information et de sensibilisation destinées au grand public et surtout aux agriculteurs et aux industriels. Le milieu scolaire reste toutefois le plus réceptif des publics ciblés par l'agence qui organise durant l'année scolaire des classes d'eau.
Posté Le : 09/07/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houria Alioua
Source : www.elwatan.com