Excès de zèle

A mesure que la coupe du monde approche, le staff technique ferme le jeu. A double clés. En Suisse, pays réputé pour sa neutralité, l'équipe nationale est sur le pied de guerre. Elle se prépare pratiquement loin de tous les regards.Le «commandant» de la troupe a imposé une discipline de fer et interdit à ses «subordonnés» de faire la moindre déclaration au risque de dévoiler ses plans d'attaque. Mais est-ce pour autant une manière de préparer le Mondial quand on étouffe ses «soldats» ' On ne sait trop quoi répondre devant cet excès de zèle qui interdit aux journalistes de faire leur métier et aux supporters, venus des quatre coins de l'Europe, d'assister aux séances d'entraînement. Même scénario à Sidi Moussa où un régime militaire a été imposé aux joueurs avec tout de même une petite permission «dansante» sous les airs d'un cheb Khaled, curieusement transformé en supporter de l'équipe nationale. Il ne reste plus que les treillis et les casquettes pour que la boucle soit bouclée. Tout de même, un peu d'air ne fera de mal à personne même s'il s'agit d'une Coupe du monde. La machine est certes mise en branle d'autant que quelques jours seulement nous séparent du jour J, mais ce n'est pas la fin du monde si Halilhodzic accorde à ses «soldats» quelques moments de répits au lieu de les embrigader jusqu'à l'étouffement. Cette manière de faire a fait sortir Feghouli de sa réserve bien avant le départ en Suisse. Le joueur de Valence s'est plaint du volume de travail imposé par le Bosnien. En quelque sorte, il s'est fait le porte-parole des joueurs pour lancer un message à leur entraîneur. Message manifestement mal décodé puisque ce dernier a non seulement élevé le rythme mais aussi interdit à ses joueurs de faire la moindre déclaration. Cette méthode de travail sera-t-elle bénéfique au Brésil ' Une question qui mérite d'être posée même si la réponse ne sera connue que le 17 juin prochain.