Examens réussis pour Zetchi

Zetchi arrache son quitus, malgré les tentatives de complot. Hier, la majorité des membres de l'AG de la FAF ont donné leur feu vert aux bilans présentés par le désormais ex-président et patron de la fédération.La veillée a été longue. Au Sheraton-Club-des-Pins mais aussi au Holiday Inn. Deux «conclaves à blanc» tenus par la «famille du football» ; une partie, la majorité acquise au président partant Kheireddine Zetchi, puis une autre, beaucoup moins nombreuse réunie officiellement pour «rendre hommage» à feu Ahmed Mebrek (ancien président de la Ligue de Annaba). Si le menu était copieux, le repas était indigeste. Les coups fumants mis à part, le conclave d'hier a davantage confiné le personnel footballistique en Algérie dans des luttes de clocher. Et le rendez-vous d'hier, où il était question de juger la fin de mandat de Zetchi, a tourné à la démonstration. Loin des chiffres d'un scrutin «à mains levées», dénoncé par un potentiel candidat à la succession, Mohamed El-Morro, qui aurait aimé voir les électeurs passer au vote à bulletins secrets. Les interventions ont fait apparaître le «clubisme», à la limite du tribalisme, de ces dirigeants de nos associations affublées du statut de clubs professionnels. De nouveaux génies qui prodiguent des conseils pratiques alors que leur «gestion» relève du secret de Polichinelle. Un gouffre, en fait, qu'ils ont creusé mettant en faillite des entités que l'Etat finance sans compter. Sans même pas contrôler.
Une «opposition» de pure forme
Hier, les 104 membres de l'AG présents ont voté. A une écrasante majorité le «oui» a fusé de la salle des conférences de l'hôtel Sheraton-Club-des-Pins. Deux «non», ceux du président de la JS Saoura et de la Ligue d'Illizi, et deux abstentions ont été recensés dans le scrutin réservé au bilan moral alors que le rapport financier a été rejeté par 10 membres tandis que trois autres ne se sont pas exprimés.
Les 91 autres membres de l'assemblée ont approuvé le bilan financier présenté par le BF de Zetchi et à propos duquel beaucoup de réserves sont émises publiquement sans que ce point soit sérieusement discuté. Une «tempête dans un verre» que les ordonnateurs ont menée inlassablement depuis... le 20 mars 2017. Zetchi s'en va, son successeur viendra, et le football algérien continuera à faire partie du livre Guinness des bêtises et autres insolites. Le président du club de Béchar, qui a dénoncé le «climat dictatorial», aura été particulièrement remarqué par ses interventions (de dernière minute) durant lesquelles, il a tenté de détruire l'?uvre du président Zetchi et de son équipe. Zerouati, qui s'était manifesté par ses sulfureuses déclarations en 2017, alors qu'il faisait partie de la commission de candidatures à l'AG élective de la FAF aux côtés de Hamar et Baâmeur notamment, a remis ça à la veille de la fin de mandat du BF. En remettant sur le tapis quelques «détails» apparus dans les bilans que la Fédération lui a envoyés et dont il pensera qu'ils sont (les détails, ndlr) d'importance pour que l'AG rejette le bilan financier de Zetchi. Peine perdue, le soutien famélique (10 votants ont dit «non» et 3 ont préféré s'abstenir) dont il a bénéficié au prix de tractations nocturnes menées dans les salons de quelques établissements hôteliers et des restaurants huppés d'Alger n'a pu lui être déterminant pour parvenir à ses fins. Comme ultime tentative, et à la fin des travaux, Mohamed Zerouati criera son désarroi en annonçant à la presse qu'il compte saisir un audit externe. Une nouvelle man?uvre pour faire payer à Zetchi son «manque de compréhension». Sa volonté de ne pas céder devant les fossoyeurs...
M. B.