Algérie

Ex-libris à l'algérienne



Ex-libris à l'algérienne
L'année 2014 serait celle où la culture retrouvera ses lettres de noblesse après une longue période de léthargie et de vaches maigres. Léthargique elle l'est parce que ceux en charge de la chose culturelle n'ont pas cet esprit 'initiative, cette volonté de bien faire, d'innover et de promouvoir le secteur de sorte que Dame culturelle rayonne et brille de tous ses feux sur tout le pays, jusque dans ses recoins les plus reculés. Vaches maigres car la production culturelle, les manifestations, les spectacles, les expositions, les concerts, la production cinématographique se sont réduits comme peau de chagrin. Pas de subventions conséquentes, pas de mécénat, encore moins d'intérêt pour la culture et ses multiples expressions et, pour «en finir» avec elle et la terrasser, l'artiste remballe ses «outils», change de métier ou s'en va vivre sous des cieux plus cléments.Nous disions plus haut que l'année 2014 serait celle de la culture, et les espoirs sont grands car il se pourrait qu'avec l'ouverture de l'audiovisuel au privé, les espaces culturels se multiplient et l'on verra alors émerger des émissions consacrées exclusivement à la culture. On aimerait croire que ces émissions existeront et boosteront la création artistique, qu'elles feront découvrir de nouveaux talents jusque-là confinés dans des localités ignorées, loin des lumières des projecteurs, mais qui pourront dès lors être médiatisés et se faire connaître. Cela aura un effet d'entraînement, et l'artiste oublié reviendra sur les devants de la scène, sous les feux de la rampe comme on dit, pour être questionné sur une ?uvre qu'il a réalisée, pour en cerner les contours, comprendre et saisir le message qui s'en dégage. Des critiques feront leur apparition pour décortiquer un produit culturel, faire goûter au public sa beauté, lui donner la dimension et la portée qu'il mérite ou, au contraire, en démonter les imperfections, la non-maîtrise de la chose représentée. Cela aura certainement un impact sur le public qui s'y intéressera et saura plus tard faire la différence entre l'art, ses avatars et ses pâles copies. La culture reprendra ainsi la place qui lui revient dans la société, ce fauteuil confortable qu'elle avait perdu et qui a été remplacé par un vulgaire strapontin juste pour meubler un espace et lui octroyer occasionnellement un droit de cité.Peut-être aussi qu'avec cette nouvelle loi sur l'audiovisuel, des émissions comme «Ex-libris», «Bouillon de culture» à l'algérienne verront le jour et feront l'actualité littéraire, annonceront ce qu'on appelle ailleurs la rentrée littéraire, avec des dizaines de livres et d'auteurs consacrés, qui voudra bien faire sa rentrée chez nous, tandis que d'autres jetteront la lumière sur l'activité cinématographique, l'art pictural, la musique, la danse... en un mot, la culture. On n'en est pas encore là, mais rien n'interdit d'espérer qu'une infime partie de ces tonnes de promesses faites soit traduite en faits concrets. Et il suffirait d'un déclic pour que les rouages soient débloqués, que la machine se remette à tourner et produise, le tout sera de garder un ?il sur la qualité du produit.M. R.




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