Algérie

Évocation : Octobre 1988, vingt ans après



En dépit des massacres, attentats et terreur générés par les évènements politiques des années 1990, les sanglantes journées d'octobre 1988 restent vivaces dans l'esprit des Tiarétis. Plusieurs morts. Certaines sources parlent de 50 morts alors que d'autres évoquent le chiffre de 23.

Un lourd tribut payé par la jeunesse de l'époque dont des lycéens en quête d'horizons nouveaux et d'un plus démocratique. Une ouverture démocratique qui avait induit l'émergence d'un mouvement associatif avide de promouvoir son niveau et son cadre de vie. Dans son sillage et au-delà des drames et du sang versé, beaucoup d'acquis furent comptabilisés dont la naissance de comités de quartiers pour plaider un cadre de vie meilleure. Pas moins de 33 comités ont vu le jour juste après la promulgation de la loi sur les associations.Des débats politiques houleux mais instructifs ont été animés à l'initiative des chômeurs qui ont organisé une marche nationale et créé l'association nationale de défense du droit et la promotion de l'emploi. Il y a aussi la fameuse caravane nationale, celle des retraités, pour faire valoir leurs droits et la lutte contre la torture avec l'initiation d'une pétition et départ de responsables pas en odeur de sainteté par la population. Même le syndicat fut revigoré à travers des luttes syndicales'.. loin des surenchères politiques partisanes et face surtout à la montée de l'intolérance.Mue d'ailleurs par ce souci de préserver ces acquis, la société civile s'est organisée et avait empêché un octobre bis en 1989, que certains cercles voudraient impulser. La paix est certes venue entre-temps panser les blessures et les meurtrissures en dépit des coups de boutoir du terrorisme mais les droits de l'homme ont de nouveau droit de cité. Une section locale de la ligue des droits de l'homme, à la veille de ce vingtième anniversaire, vient de voir le jour. La liberté de la presse, au-delà des préjugés mais aussi des pesanteurs, reste une réalité tangible.A l'endroit des jeunes, beaucoup d'infrastructures éducatives, de divertissements et de programmes gouvernementaux d'aides ou d'insertion sont sans cesse initiés ou déployés. Il y subsiste là aussi des tares générées, entre autres, par la bureaucratie comme en témoignent, de temps à autre, les sorties tumultueuses pour la dénoncer mais il y a une donne sociopolitique et économique qui indique clairement qu'octobre 1988 reste, à bien des égards, un repère historique qui compte beaucoup dans la vie des Algériens.Vingt ans plus tard, beaucoup continuent de se remémorer ces jeunes lycéens fauchés par balles pour que naisse la démocratie mais dans la douleur et des lendemains sans cesse semés d'embûches, la jeunesse locale est toujours en quête d'un avenir plus prometteur pour que les maux sociaux ayant induit harga, zetla, suicide et autres criminalités disparaissent du paysage.




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