Évocation : Bezzeghoud Mustapha, un autre chahid sans tombe

Pour ne pas oublier ces jeunes valeureux martyrs incrustés de la fibre patriotique dès leur jeune âge et qui sont morts pour l'Algérie à  la fleur de l'âge sans laisser d'épouse, d'enfant, mais juste un nom gravé sur une stèle, Ghazaouet commémore la mémoire de Bezzeghoud Mustapha. Il fait partie de ces jeunes adolescents qui ont fait le sacrifice suprême en donnant leur vie pour que vive l'Algérie libre et indépendante. Mustapha Bezzeghoud, dit Felloune, est né le 10 avril 1937 à  Ghazaouet. Il était, comme la plupart des  jeunes de son époque, marin pêcheur avant d'être embauché comme matelot à  bord du remorquer le Var dans la société Monod chargée de la construction du port.  Très jeune, il milite au sein du mouvement national et manifeste une opposition sans réserve contre le colonialisme. «Les fils de colons, pour se rendre au brise-lame, étaient obligés de demander l'autorisation à  Felloune», nous racontait Rabah Hadji, son ami d'enfance. Et d'ajouter : «d'ailleurs, cette attitude autoritaire qui était sienne nous a coûté une garde à  vue au commissariat de police».
Le 11 avril 1957, alors qu'il venait à  peine d'avoir 20 ans, il rejoint le maquis dans les monts de Msirda, sous le commandement du  colonel Abbès qui avait le grade de lieutenant à  l'époque. Il sera envoyé à  Nador (Maroc) où il subit une formation militaire et paramédicale accélérée. A la fin de la formation, il sera affecté à  la zone 2 de la wilaya 5 sous le commandement du commandant M'Barek où il occupe le poste de secrétaire de groupe puis infirmier du groupe. Ali Tlemsani, de son vrai nom Bezzeghoud Mustapha, tomba au champ d'honneur, les armes à  la main, au mois de février 1959 à  Oued Esbaa. «Son corps, confie son frère Mohamed, n'a jamais été identifié avec certitude et nous ne connaissons pas l'endroit où il est enterré».