Belbouri Rahma, une combattante morte pour la liberté Mascara, à quelque cent mètres de la Maison de la culture, une école primaire est baptisée du nom de Belbouri Rahma. C’est le nom de l’une des immortelles jeunes filles, tombées au champ d’honneur pour la liberté du pays. A l’évocation seulement du parcours de l’héroïne, tous les faux-semblants de la misogynie s’effondrent. Rahma était la fille de Si Ahmed, un commerçant intègre, issu d’une famille honorable et respectable de la ville de Mascara. Elégante fille de sa casbah de Bab-Ali et de son époque, elle est née à Mascara le 10 janvier 1941. A six ans, ses parents l’inscrivent à l’école primaire de jeunes filles. A la fin du cycle primaire, Rahma entre au lycée de Jeunes filles de Mascara, actuellement Mostefa Rachidi, où elle poursuit ses études jusqu’en classe de 3ème. Elle avait à peine 15 ans quand l’ardeur du nationalisme et de la liberté l’envahit. Et de suite, commença chez elle la gestation de l’idée de rejoindre les rangs de l’Armée de libération nationale. Submergée par l’amour de la patrie, elle discute avec son père pour lui demander l’autorisation de s’investir dans la lutte armée. Le père conscient de l’irrévocabilité du choix de sa fille lui explique que les Moudjahidine et Moudjahidate ont la noble mission de défendre leur patrie pour l’affranchir du colonialisme. Quelques jours plus tard, Rahma abandonne ses études pour rejoindre les rangs de l’ALN. Le père Si Ahmed comprendra que sa fille part vers le sacrifice suprême. Rahma assumera le rôle d’infirmière auprès du docteur Yassad Khaled dans le groupe du Chahid Benguezal Amar qui était également chef de région. Le 25 mai 1957, le groupe de Si Benguezal Amar est accroché par l’armée coloniale à proximité de la Zaouia de Sid Ahmed à Zelamta, lieu qui servait d’infirmerie pour les maquisards convalescents et les blessés. L’ennemi encercle les lieux. Pendant que ses camarades cherchaient une issue pour échapper aux hordes colonialistes, Rahma profitera pour brûler documents et argent en leur possession. L’encerclement par les harka et les soldats français se fait plus pressant, Benguezal manœuvre l’arme qu’il avait et tire une rafale avant de tomber sous les balles de l’ennemi. Rahma prend alors son arme et tire sur l’avion de reconnaissance, un «Piper Kup». Le co-pilote décroche une rafale qui atteindra la moudjahida à la tête. Le docteur Khaled, sérieusement blessé, fut capturé vivant et amené par les soldats français au camp de Khessibia, anciennement Saint André. Il y sera sauvagement torturé. Il est ensuite ramené sur les lieux de l’accrochage pour être tué et enterré dans la tombe qu’il aura creusée de ses propres mains avant son exécution. Le rappel du martyre de Belbouri Rahma, n’en déplaise aux falsificateurs de l’Histoire de notre pays, rend toute la dimension universelle du combat que notre peuple, femmes et hommes, a mené contre la domination coloniale.
Posté Le : 06/12/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com