Algérie

«Eviter les erreurs du passé»


Si l'ouverture du capital des hôtels publics se précise de plus en plus, les observateurs avertis tiennent à souligner que cette opération doit être menée avec beaucoup de doigté et de prudence et surtout sans la moindre précipitation.Ouvrir les actions oui, mais le faire de la même manière qu'avant et dans les mêmes conditions, c'est aller droit vers un autre échec. En effet, plusieurs hôtels ont été cédés au privé auparavant, mais sans aucune amélioration palpable.
Et les exemples ne manquent pas : l'hôtel Es Salam de Skikda qui est passé de l'EGT-EST aux mains d'un opérateur privé, idem pour l'hôtel d'Orient dépendant de l'Entreprise de gestion touristique de Annaba, le Grand Hôtel d'Oran, El Hidab Sétif et surtout El Riadh de Sidi Fredj (côte ouest d'Alger), cédé à une société privée libanaise. Aucun prix de cession n'a été rendu public, mais selon nos informations, l'hôtel a été cédé pour 120 milliards de centimes.
Un prix bien en deçà de sa valeur réelle. Ce dernier était l'un des fleurons de l'hôtellerie balnéaire qui a fait les beaux jours du tourisme national. Le site comporte 6 hectares entre bâti et forêt. Le nouveau propriétaire s'est engagé à bâtir 3 hôtels et à rénover l'actuel. Mais rien n'a été fait, excepté de simples opérations de replâtrage.
La privatisation n'a rien apporté au fond, ni en termes de recettes ni en termes d'amélioration de ces structures. Cette expérience doit ainsi être prise en compte dans les futures opérations d'ouverture du capital. Un cahier des charges doit être extrêmement clair sur les objectifs à atteindre et se baser sur des critères objectifs. Les grandes entreprises sont endettées ; que va faire l'Etat dans ce cas : effacer la dette ou la transformer en crédit pour la modernisation ' Il faut aussi vendre aux professionnels de l'hôtellerie car il s'agit d'un secteur qui doit être dirigé par ceux qui ont une expérience avérée. Il faut avoir de la motivation, le sens du service et de la communication.
Est-ce que les repreneurs vont venir avec leur argent propre ou aller vers des banques pour avoir des crédits ' La majorité des anciens repreneurs ont contracté un emprunt bancaire (El Hidab et El Riadh).
Les anciennes privatisations ont démontré que la majorité, pour ne pas dire la totalité des nouveaux propriétaires n'ont fait aucun investissement. Autre préoccupation majeure : les nouveaux repreneurs vont-ils maintenir ou renvoyer le personnel ' Selon nos informations, les propriétaires de l'hôtel El Riadh sont en phase d'expulsion, un jugement a été prononcé en faveur du groupe HTT, le même cas que celui d'El Hidab. Abandonné depuis des années par un acquéreur privé, le Grand Hôtel d'Oran, monument emblématique de la capitale de l'Ouest, va être récupéré par l'Etat.
S'il est clair que les hôtels publics vont inéluctablement être privatisés, il reste à connaître les conditions dans lesquelles cela va se faire, notamment pour ce qui est de l'identité des potentiels repreneurs et des intérêts des travailleurs. L'Etat va-t-il tout vendre ' Certains sites d'information affirment que «les hôtels El Djazaïr (ex-Saint Georges) situé au centre-ville d'Alger, El Manar et Mazafran, à l'ouest de la capitale, respectivement à Sidi Fredj et Zéralda, font partie d'un premier lot d'entreprises concernées par l'ouverture de leur capital».Mais jusque-là, il n'y a aucune communication officielle qui confirme, infirme ou annonce la liste des hôtels concernés.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)