Algérie

Eviter l'échec



Eviter l'échec
Ahmed Ouyahia, mis à la man?uvre par le président Bouteflika pour conduire les consultations politiques en prévision de la révision de la Constitution, a pris, hier, son téléphone pour appeler personnellement des responsables de partis politiques. Les appeler pour leur annoncer deux choses : d'abord qu'ils seront destinataires dès aujourd'hui de la copie des propositions d'amendement de la commission Kerdoun ; ensuite, et c'est sans doute là le plus important, insister pour les convaincre de prendre part à ses consultations qui décideront de "l'avenir" et de la "stabilité" du pays, deux arguments qu'il a utilisés lors de sa conversation téléphonique.Si, pour les partis qui composent ce qu'on peut considérer comme la majorité présidentielle, le directeur de cabinet du Président n'est pas dans l'obligation de faire assaut d'arguments, en ce sens qu'ils sont totalement acquis à la démarche, c'est tout autre chose avec les partis de l'opposition qui constituent pour lui un véritable os. Ainsi, certains segments de l'opposition, échaudés par les précédentes entourloupettes du pouvoir, ont d'emblée rejeté la démarche qui n'est pour eux, au mieux, que le remake de la commission Bensalah. Une montagne qui n'a accouché de rien, puisque ses consultations sont tombées en quenouille.Une autre partie de l'opposition, qui préfère voir dans la démarche du pouvoir un verre à moitié plein, en faisant table rase du passé, veut bien croire à l'offre. Mais certainement pas dans sa forme actuelle, où le pouvoir est à la fois le joueur et l'arbitre. Le jeu, en l'occurrence, est biaisé.Si, encore une fois, ce pouvoir tient à ce point à associer l'opposition aux consultations, il doit être forcément à l'écoute de ses propositions et ne pas l'utiliser comme un simple alibi à des fins de légitimation. Chat échaudé craint l'eau froide. Et l'une de ces propositions, qui constituent, au demeurant, un préalable de rigueur, c'est que le président de la République, en tant qu'initiateur de la démarche, accepte de revoir le schéma qui met l'opposition devant le fait accompli. Car une Constitution à prétention consensuelle doit être, comme son nom l'indique, la résultante d'un large compromis politique où aucune des parties ne doit dicter ses choix. Ou le pouvoir acceptera de partager, ou il prendra les mêmes et recommencera ... l'échec.NomAdresse email




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