Le président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, estime que les incidents survenus récemment à Ghardaïa n'avaient aucun lien avec les droits de l'homme.Lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation des conclusions d'une étude sur «les flux migratoires vers, à partir et à travers l'Algérie», M. Ksentini a affirmé que les tensions que Ghardaïa a connues «ne sont pas d'origine religieuse ni idéologique et n'ont aucun lien avec les droits de l'homme». Il s'agit, dit-il, « de simples heurts entre voisins», soulignant toutefois la nécessité d'endiguer un tel phénomène. «Certes, il faut punir les auteurs de dépassements, si dépassements il y a, dans le cadre de la justice», a ajouté le président de la CNCPPDH qui a émis le v?u que cette wilaya retrouve la stabilité. «Chaque citoyen a le droit de vivre dans la cohésion et la sécurité», a insisté M. Ksentini.Sur le même sujet, le wali de Ghardaïa a déclaré jeudi que l'amélioration de l'efficacité sécuritaire à Ghardaïa ne peut se faire sans l'engagement et l'implication réelle de l'ensemble du tissu associatif et des acteurs concernés. La lutte contre la violence et les actes de vandalisme exige une approche basée sur la sensibilisation et le renforcement du partenariat avec la société civile, les sages et les imams, a souligné Mahmoud Djemaa à la presse, à l'issue d'un cycle de rencontres sur la sensibilisation contre les actes de violence dans la région, organisé avec les sages, imams et les représentants des associations de quartiers des communes de Ghardaïa, Berriane et Guerrara, marquées dernièrement par des échauffourées. Félicitant les membres du tissu associatif, les sages et imams de la région de Ghardaïa pour leur contribution au retour au calme dans la région, le wali a exhorté les partenaires sociaux à trouver des solutions immédiates par la mise en place de passerelles de communication directe avec les jeunes pour éradiquer toutes formes de violence. «Trouver des solutions immédiates pour empêcher d'autres violences est une nécessité mais trouver des remèdes, des idées pour une véritable politique de prévention, est un devoir», a-t-il soutenu. Il faut instaurer une approche participative avec l'ensemble des acteurs de la société, notamment les jeunes, pour remédier aux différents problèmes, a-t-il estimé avant d'ajouter que «c'est dans cette perspective que nous devons travailler avec l'ensemble des partenaires, à travers la mise en ?uvre d'actions communes pour impacter de manière positive les jeunes de Ghardaïa».Evoquant des indemnités et aides aux citoyens sinistrés affectés par les échauffourées ayant provoqué des incendies de plusieurs locaux à caractère commercial et d'habitations, le wali a expliqué aux acteurs sociaux que des brigades composées d'agents de l'Etat, d'experts du contrôle technique de la construction et autres services, en collaboration avec les comités de quartiers et élus locaux, recenseront les véritables sinistrés pour bénéficier d'aide ou d'indemnités. Plusieurs imams, notables et sages de la région ont indiqué à l'APS «qu'il est désolant de vivre les événements de Ghardaïa qui n'ont rien à voir ni avec les traditions et coutumes de la région, et encore moins avec notre religion l'Islam et ses nobles valeurs». De leur côté, des universitaires approchés par l'APS soulignent que la problématique de la violence est multisectorielle et fait appel à plusieurs acteurs sociaux dont l'implication est indispensable et demeure le seul gage de réussite pour juguler ce phénomène social. La lutte contre la violence n'est pas l'affaire des seuls services de maintien de l'ordre, mais de tous les acteurs de la société, en premier lieu la famille, estime un sociologue connaisseur de la région.RETOUR A LA NORMALEPlusieurs citoyens de cette wilaya ont exprimé à l'APS leur «rejet» de ce qui a été considéré comme «un conflit confessionnel et ethnique entre ibadhites et malékites». Brahim Tichrisse, élève au lycée Moufdi Zakaria, a indiqué que «les citoyens de Ghardaïa, qu'ils soient malékites ou ibadhites, ont fréquenté une même école, s'identifient à une même histoire et sont liés par un destin commun, la question ethnique n'ayant jamais posé problème». Sages, associations et élus de la wilaya ont multiplié les campagnes, appelant particulièrement les jeunes à la raison et au règlement des problèmes par le dialogue avec les autorités locales, selon la déclaration du président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) Omar Dadi Addoune, qui a ajouté que «tous les citoyens de la wilaya sont conscients de la responsabilité qui leur incombe pour mettre en échec tout ce qui est de nature à porter atteinte à l'unité de la population de la wilaya». Une délégation des Scouts musulmans algériens de Sidi Bel-Abbès ainsi que des associations locales de Sétif et Bordj Bou Arreridj sont arrivées mercredi à Ghardaïa. Des cadres de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont intensifié les campagnes de proximité dans plusieurs communes et quartiers de la wilaya tels que Berriane, Gherara, Ghardaïa et Benoura. Selon le directeur de la communication et des relations publiques à la DGSN, le commissaire divisionnaire Djilali Boudalia, ces campagnes visent «à nouer des contacts» avec les associations et les jeunes de la wilaya afin d'organiser la semaine d'information de la police prévue dans la wilaya prochainement.Il est à noter qu'un retour à la normale a été enregistré dans l'ensemble de la wilaya de Ghardaïa y compris à Berriane à la faveur d'un dispositif sécuritaire renforcé. Les élèves des trois cycles d'enseignement ont repris leurs cours après le rétablissement de la sécurité grâce au déploiement d'un important dispositif sécuritaire au niveau des établissements éducatifs. Tous les établissements scolaires de la commune de Berriane (45 km du chef-lieu de wilaya) devaient reprendre leurs activités jeudi suite à la satisfaction par la direction de la sûreté de wilaya de Ghardaïa des requêtes des enseignants concernant le renforcement de la sécurité aux alentours des structures scolaires, a fait savoir le président de l'APW Omar Dadi à l'APS. Le même responsable qui a effectué une visite dans la commune de Berriane a fait état d'un retour au calme et à la normale précisant que les services administratifs, bureaux de poste et services de l'état civil et autres directions de wilaya de différents secteurs ont fourni leurs prestations normalement aux citoyens.
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Posté Le : 01/02/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : R N
Source : www.lequotidien-oran.com