La daïra d'Igli se trouve à 160 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Béchar. Sa superficie est de 6 220 km2 avec une population de 7 200 habitants.La commune d'Igli est une oasis caractérisée par son relief, ses dunes et par son agriculture qui reste traditionnelle et accompagnée par des méthodes techniques agricoles modernes de l'irrigation par gravité, par aspersion et par système du goutte-à-goutte, notamment des palmiers et des autre arbres fruitiers, ainsi que les légumes. Le nombre de fellahs qui sont recensés est de 410. Dans notre reportage à Igli, les fellahs nous ont parlé des problèmes vécus mais aussi des difficultés que connaît l'aviculture, qui persistent jusqu'à ce jour. 95 000 palmiers producteurs dont 45 000 ont donné de bons résultats qualitatifs. En productivité. 22 500 quintaux représentent une moyenne annuelle qui reste toujours une balance au fur et à mesure que la croissance d'autres implantations de palmiers augmente. La datte est un produit toujours aussi apprécié et consommé localement et dans la périphérie de cette région. La superficie agricole utile dans cette commune est de 1 540 hectares toutes cultures confondues. Les différentes variétés des palmiers dattiers producteurs sont le feggous, qui est majoritaire à 55%, cherka, h'mira. Cette dernière variété a connu ces derniers temps une évolution qualitative par rapport à sa nature d'origine qui vient de la région du Gourara, de Timimoun, de la wilaya d'Adrar. Cette variété de datte se caractérise par le changement biologique qui est devenu meilleur en qualité en matière de fructose et de glucose dans la région d'Igli compte tenu des différences géographiques existant entre les deux localités de Timimoun et celle d'Igli. D'autres variétés de dattes de palmiers endémiques (khalt) existent aussi dans cette région. Cette variété est au dernier rang pour la consommation. Quant aux autres arbres fruitiers, les poiriers par exemple, la production est de 10%, les abricotiers 7 %, les grenadiers 20%, les figuiers 4%, les agrumes 10%, ainsi que la vigne qui est de 20% La récolte des olives est très nouvelle. Les oliviers occupent 10 hectares , ce qui encourage les fellahs qui accordent une grande importance à l'olivier dont la croissance rapide a été favorisée par l'expérience des fellahs. Cette opération a débuté en 2008 dans le cadre du FNDIA (Fonds national de développement de l'investissement agricole). La culture intercalaire (entre les palmiers) est pratiquée selon les saisons. En hiver, les fellahs de cette localité cultivent le navet, la carotte, les fèves, les petits pois et la culture de l'orge. Au printemps, ils cultivent l'oignon, l'aubergine, la citrouille, le piment, la pastèque, le melon, et le millet pour le fourrage, ainsi que la culture des condiments et même la culture du henné, qui est pratiquée sur 3 hectares éparpillés sur des parcelles agricoles. Ce henné est très apprécié pour sa qualité. Les zones agricoles d'Igli dispose de 437 puits, 43 forages et 6 sources naturelles à Mazer. Les fellahs ont remarqué ces dernières années que la terre agricole a changé et la salinité des eaux menace les parcelles d'après des analyses qui ont été faites en certains endroits. Par ailleurs certaines zones manquent d'électrification rurale. Un procès-verbal a été remis à notre rédaction portant sur la réunion qui s'est tenue avec les fellahs et le comité technique le 26. 06.2009 signalant le problème des pistes agricoles et l'électrification de la zone agricole de Belechheb. L'ancienne palmeraie est menacée par le bayoud à Mazer et Akacha. Rappelons que des fellahs ont bénéficié des opérations d'arrachage des palmiers infectés par le bayoud (la fusariose), une maladie du palmier dattier. Notons que les fellahs d'Igli réclament des dédomagements concernant les dégâts causés par les inondations d'octobre 2008. Pour ce qui est du cheptel, la commune d'Igli compte 276 têtes (camelins), 1 500 caprins et 3 700 ovins. Pour l'aviculture, 8 jeunes activent dans la production de viande blanche (poulet de chair). Chaque producteur entretient 1 500 poussins et recycle la volaille suivant la con-sommation et la commande. Trois jeunes parmi les huit producteurs ont bénéficié des aménagements des hangars pour l'amélioration et la durabilité des activités avicole. La production de la viande blanche est commercialisée dans les communes périphériques. Néanmoins, il reste un inconvénient qui pèse sur ces producteurs. C'est l'abattage. Les éleveurs transportent les poulets vivants jusqu'à Béchar (160 km) à l'abattoir avicole du chef-lieu de la wilaya. En outre, d'autres jeunes investissent dans le même créneau avicole avec leurs propres moyens. On rappelle que les vétérinaires de la commune d'Igli assurent un suivi rigoureux avec tous les moyens nécessaires et donnent des conseils techniques et sanitaires aux éleveurs de volaille. S'agissant de l'artisanat, citons M. Chentouf Miloud, âgé de 65 ans, qui est producteur de poterie de père en fils. Il a commencé à pratiquer ce métier d'art avec son père depuis l'âge de 8 ans. A l'époque, C.M. a commencé à 'uvrer dans cette spécialité traditionnelle qui est la fabrication des objets et des ustensiles en terre cuite. Son atelier est totalement rudimentaire. Son outil de travail est réduit à sa plus simple expression. La matière première qui est locale est la tafza (tefoun). Cet artisan est très réputé dans la fabrication des kasri d'un mètre de diamètre (grand plat en terre cuite). Il fabrique de grandes, moyennes et petites cruches de 2 litres de volume jusqu'à 40 litres, selon la commande. Des terrines, des derboukas de tous les modèles, des bols, des tasses, des encensoirs font également partie de sa production. Pour produire ces objets, l'artisan utilise deux fours archaïques avec du toub (grand et petit)et ces derniers fonctionnent avec du bois de palmier. La cuisson dure parfois 9 heures. Durant sa carrière artisanale, il a fabriqué environ 100 000 pièces depuis son enfance. Chentouf Miloud cherche la relève pour promouvoir cette profession artisanale. Il lance un appel à toutes les autorités pour l'aider et l'encourager pour ce travail. Il demande un tour rotatif à pédale verticale, un petit tracteur pour le transport de matière première, un local et un atelier. En 2008 les intempéries ont causé de grands dégâts matériels et aucune indemnisation n'a été faite. Ses produits ont voyagé à travers tout le territoire national. En outre, les autorités de la daïra n'ont jamais visité son site pour voir dans quelle condition il travaille. Concernant le volet de la production laitière, l'unité de production de lait a été réalisée par une société agroalimentaire étrangère en 1986. Elle a débuté ses travaux sous la tutelle d'Orolait (Oran) jusqu'au 30 septembre 1997. Une fusion de trois offices a été effectuée par le groupe Giplait (Groupe industriel des productions laitières). Actuellement cette filiale à Igli compte 87 employés et 10 autres sont employés dans le cadre de l'ANEM. La matière première provient de l'ONIL (Office national interprofessionnel du lait) d'Alger. Les dépots de distribution siègent aux ports d'Oran et de Mostaganem. Le transport est assuré par la laiterie de Béchar. Pour manque de moyen de transport, l'unité fait appel à la location de camions. 40.000 litres est la moyenne journalière de production pour couvrir la région et celle d'Adrar malgré l'éloignement. Cela représente un handicap de taille. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a été satisfait de la bonne gestion et du rendement de la production malgré le vieillissement du matériel de cette unité. Le ministre s'est engagé par des promesses pour la mise en accompagnement de cette unité par des mises à jour conformes à l'amélioration des conditions techniques et ainsi que d'autres utilités. Cela permettra d'augmenter la capacité de distribution dans toute la région du sud- ouest du pays. D'autre part, cette unité doit fonctionner suivant des paramètres afin de pouvoir produire tous les produits laitiers tels que fromage, beurre, yaourt et tous les autres dérivés du lait. Cela entre dans le cadre de l'équilibre régional dans le pays et de la modernisation de l'unité d'Igli qui est un patrimoine national. Signalons enfin que la commune d'Igli dispose d'une seule boulangerie qui ne répond aux besoins de ses habitants.
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Posté Le : 17/08/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohammed S
Source : www.lnr-dz.com