Algérie

Evaluation des élèves de classe terminale: Les effets du Covid et l'absentéisme compliquent la tâche



Les élèves de 3ème Année secondaire désertent souvent les cours à partir du 2ème trimestre. Il s'agit là, d'un phénomène qui perdure depuis plusieurs années et constitue un véritable problème notamment, en matière d'évaluation continue des élèves au cours de l'année et avant l'examen du baccalauréat.C'est ce qu'a affirmé d'ailleurs, Zoubir Rouina, président du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA) dans une déclaration faite au ‘Le Quotidien d'Oran'.
M. Rouina a affirmé qu'il est aujourd'hui difficile d'évaluer le niveau «trimestriel» des élèves des classes de Terminale pour pouvoir y remédier avant le jour ‘j'. Et ce, par le fait, dit-il que cette année bien qu'elle soit normale comparativement aux années précédentes marquées par la crise sanitaire due à la Covid-19, elle demeure pédagogiquement anormale. Il précise que les pouvoirs publics avaient décidé de retourner au système dit normal avec la suppression du système de groupes. Mais pédagogiquement parlant, les élèves sont arrivés à la classe de Terminale avec des retards et des lacunes cumulés durant les années de la Covid-19. Cette difficulté et ces problèmes sont donc vécus à la fois par les élèves mais aussi par les enseignants qui se sont retrouvés face à l'obligation de finaliser les programmes et rattraper les retards cumulés durant les années de la Covid-19. Il souligne que «certains disent que les résultats du 2ème trimestre se sont améliorés, d'autres disent qu'ils ne sont pas satisfaisants, moi je dirais qu'on ne peut évaluer des élèves qui sont, tout le temps absents et dont certains ne donnent aucune importance aux examens trimestriels».
L'autre problème soulevé par le président du CELA est l'absentéisme chez les élèves des classes de Terminale qui s'est accentué au cours de cette année. Il dira que cet absentéisme frappe la crédibilité de l'Ecole algérienne publique. M. Rouina précise que cet absentéisme, presque général complique l'opération d'évaluation notamment en matière d'acquisition de connaissances, d'un trimestre à un autre. Et de regretter le fait que les administrations des établissements soient en train de gérer les absences au lieu de gérer, avec les pédagogues (les enseignants), les défaillances et trouver des moyens pour y remédier. Il dira «il y a des établissements qui enregistrent 200 absences par jour.
D'ailleurs, même les présents ne donnent aucune importance aux examens du trimestre et se focalisent seulement sur l'épreuve du baccalauréat». Parfois, dit-il, il y a une certaine complicité entre les élèves et leurs parents qui favorisent les cours particuliers. Car, explique-t-il, les personnes qui organisent les cours particuliers savent vendre en faisant de la publicité. «Des affiches sont collées partout sur les murs et des annonces attrayantes circulent sur les réseaux sociaux, proposant des séances accélérées résumant plusieurs chapitres». «Ce qui m'intrigue, dit-il, comment peut-on arriver à des résultats en prodiguant des cours compressés et en résumant des chapitres alors que les enseignants le font difficilement durant tout un trimestre».
Le président du CELA a plaidé, encore une fois, pour le retour à la fiche de synthèse tant réclamé par les enseignants et différents syndicats. «Le seul moyen capable d'obliger les élèves à être présents en classe durant toute l'année. Et le seul moyen qui peut nous permettre d'évaluer les élèves durant chaque trimestre et concevoir un travail de fond pour pouvoir les aider à surmonter les difficultés», plaide-t-il.


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