Algérie

Europe-USA : Pour le meilleur et pour le pire



En 2003, l'UE finalisait son «Partenariat transatlantique»avec le frère américain.« Considérant que l'UE et lesUSA constituent le plus grand partenariat bilatéral du monde en termesd'échanges commerciaux - 140.000.000.000 d'euros au total - et que pas moins de14 millions d'emplois dans l'UE et aux USA dépendent des liens commerciaux », etc.,constataient, fièrement, les députés européens dans leur document politiquepour hâter la signature de l'accord. Ainsi, les USA et l'UE se sont déclarésunis pour le meilleur et pour le pire.

Pourtant, quand le feu a pris dans le système financieraméricain en août dernier, les dirigeants européens ont vite fait, sans doutepour calmer leurs opinions publiques, de déclarer que le feu est loin de lamaison Europe. Mais les faits économiques sont têtus et ont fini par débordersur les discours politiques : l'Europe encaisse ses premiers chocs et paniquesérieusement sur son proche avenir.

Samedi soir, la plus grande banque belgo-néerlandaise,la Fortis,a avoué son impuissance face à la déferlante venue d'Amérique. La Fortisétait, jusqu'à dimanche soir, mise « aux enchères » entre une offre d'achat dela banque néerlandaise ING et la française Paribas. Le gouvernement belge, lui,promet qu'il mettra la main à la poche en cas d'extrême nécessité. Les Belgesen font une question d'honneur pour ce qu'ils considèrent comme le fleuron deleur économie. Ce même samedi, le gouvernement britannique a annoncé qu'ilétudiait la nationalisation de la banque Bradford & Bingleyspécialisée dans le crédit immobilier, alors même que la plus importante banquebritannique et européenne, Barclay & Santander, proposait son rachat.

Les exemples de banques qui annoncent, chaque jour que Dieufait, risques de faillite et offres d'achat sont nombreux. Nous sommes au coeurde la logique ultralibérale du système financier et économique occidental. Versun phénomène de concentration du capital aux mains des plus forts.

A ce jeu, l'Europe est-elle prête à se défendre de lavoracité de son partenaire stratégique, les USA ? Rien n'est moins sûr, cardans cette « guerre » de l'argent, il n'y a plus de place pour l'amitié ou lasolidarité. La Franceannonce déjà, par la voix de sa ministre des Finances Christine Lagarde, queson projet de loi de finances pour 2009 est revu à la baisse. 1% contre 2,6%attendus il y a quelques semaines. 52 milliards d'euros de déficit. Un record. D'unemanière globale, l'UE a elle aussi revu à la baisse ses prévisions decroissance : 1,4% et 1,3% pour les 15 pays ayant l'euro pour monnaie.

Au-delà de ces aspects techniques de la crise financière, ily a les opinions. Plus qu'un malaise, les populations manifestent leurs inquiétudeset demandent des assurances à leurs gouvernants. Le ridicule a poussé certainspolitiques et responsables de banques (Fortis) àaccuser la presse d'être à l'origine de leurs pertes de valeurs ces dernièressemaines en affolant les petits épargnants. Un scénario à l'Argentine lors desa dernière crise, où salariés et petits épargnants prenaient d'assaut banqueset sociétés financières, est évoqué chez les plus pessimistes.

Face à la complexité de la situation, les gouvernementsparlent d'interventionnisme, de régulation de marché, de système de contrôledes places boursières... Un paradoxe pour une économie ultralibérale. Etjusqu'au FMI qui évoque le rôle régulateur de l'Etat.

Dans le meilleur des cas, et si le plan du Congrèsaméricain arrive à entériner le plan de sauvetage de l'ordre de 700 milliardsde dollars présenté par le secrétaire d'Etat Henry Paulson,ses premiers effets n'auront d'impact réel que vers la fin de l'année. Pour lesUSA d'abord. Pour l'Europe, personne ne sait où en sera sa situation dans lessemaines et mois à venir. Quant à nous...




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