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Europe: Ultimes sacrements pour Athènes?



Les pays de la zone euro se sont engagés à prêter 130 milliards à la Grèce. Les banques privées lui ont promis l'effacement de 107 milliards d'euros de dette. Le tout est que ces promesses soient tenues.

Encore un sursis gagné pour la Grèce… et les pays de la zone euro au bout de plus de 13 heures de négociations, non-stop, dans la nuit de lundi à mardi à Bruxelles, par les ministres des Finances de la zone euro, le FMI, la Banque centrale européenne (BCE) et les représentants des banques privées. 130 milliards d'euros promis à Athènes et l'effacement de 107 milliards d'euros de dette détenue par les banques privées. 237 milliards en tout.

En fait, avant même l'entame de la réunion, le président de l'Euro groupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Junker, déclarait: « Je crois que les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro confirmeront, lors de leur sommet de mars prochain, une augmentation de la capacité de prêt du Fonds de secours actuel (FESF) et du Mécanisme européen de stabilité (MES) qui lui succèdera en juillet prochain». En clair, l'aide à la Grèce était acquise et ne restait que sa répartition entre les différents bailleurs de fonds. Plus précisément, les pays de la zone euro et la Commission européenne apporteront 117 milliards, alors que le FMI mettra 13 milliards d'euros à la disposition du gouvernement grec. De leur côté, les banques privées et fonds d'assurances effaceront 100 milliards de titres grecs sur les 210 qu'ils détiennent. Parmi les arguments qui ont plaidé pour cette aide (prêt) exceptionnelle au profit d'Athènes, celle du risque de contagion aux autres pays largement déficitaires comme le Portugal, l'Espagne ou l'Italie a largement prévalu.

De même, il s'agissait pour la zone euro de rassurer les marchés financiers sur sa capacité à endiguer les effets de la crise et garantir la force de la monnaie européenne commune. Serait-ce suffisant pour calmer la voracité des spéculateurs sur les marchés financiers? Pas si sûr, tant les plans d'austérité économique en Europe se succèdent (le 7ème pour la Grèce) sans qu'aucun signe d'apaisement se manifeste sur les places boursières, ni un espoir de croissance économique positive en zone euro.

Du reste, les conclusions de la réunion ministérielle de Bruxelles sont des engagements qui restent à confirmer par les chefs d'Etat et de gouvernement lors de leur réunion en mars prochain et surtout d'être réellement exécutés. L'exemple du FESF, qui n'a reçu jusqu'à maintenant pas plus de 250 milliards sur les 500 promis en janvier dernier, illustre bien le décalage entre les promesses de prêts et leur exécution. Par ailleurs, l'engagement des Etats de la zone euro, au prorata de leur PIB, est basé, pour chacun d'entre eux sur une prévision d'un taux de croissance positif. Au final, en cas de «surprise» dans les prévisions de croissance, les prêts des Etats risquent des perturbations, voire des revues à la baisse.

Ce scénario n'est pas à exclure, tant la conjoncture économique internationale donne des signes d'instabilité politique. En revanche, «l'acte» de Bruxelles, signé mardi à l'aube, sonne comme un retour à la solidarité européenne, qui semblait s'effriter face aux coups de boutoir de la crise financière internationale.

La réunion de mardi a été en plus d'un engagement économique, un acte politique d'une Europe qui retrouve le chemin qui a été le sien depuis plus de 50 ans, celui de la solidarité. Faut rappeler que le FMI se faisait, sous la pression des USA, réticent sur le nouveau montant à prêter à la Grèce (13 milliards promis mardi, contre 30 milliards en 2010, lors du 1er plan). En attendant le sommet de Bruxelles de mars prochain, Athènes est sauvé pour ce 1er trimestre de l'année 2012 de la faillite générale.




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