Algérie

Europe: Scarifications schizophreniques



Un ministre européen, celui italien de l'intérieur, ignorant les lois de son propre pays, a séquestré plus d'une centaine de migrants dans son pays. La justice italienne s'est autosaisie en l'inculpant d'arrestation illégale et abus de pouvoir. Et après 'L'Europe officielle se ment à elle-même: elle clame et réclame depuis plus de 20 ans une politique d'asile et d'immigration commune voulue juste, humaine et respectueuse des droits humains dont elle en fait son crédo lorsqu'ils sont bafoués ailleurs dans le reste du monde et édicte, agit, viole même ses propres engagements, principes et déclarations dans le traitement de la question migratoire. Que faut-il en déduire lorsque un ministre d'un Etat membre de l'Union Européenne séquestre durant une semaine plus d'un centaine de migrants sur un bateau des gardes-côtes de son propre pays dans un port de son pays, l'Italie' La certitude de l'impunité et, plus grave, le mépris des lois et principes européens en la matière ratifiés par son pays et contenus dans la Constitution de l'UE. Certes la justice italienne s'est autosaisie en inculpant le ministre, en l'occurrence Matéo Salvini, ministre de l'intérieur sans être persuadée de l'aboutissement de la plainte puisque il bénéficie de l'immunité parlementaire en tant que député par ailleurs. Cette affaire révèle tout de même la dérive politique de beaucoup d'Etats de l'UE et alimente l'appétit fétide de l'extrême droite dans tout le continent européen. Des soubresauts extrémistes et néo- nazis jaillissent jusqu'en Europe du nord, épargné longtemps du virus extrémiste. Ainsi, en Suède des néo-nazis ne se sont pas gênés de manifester samedi dernier publiquement dans la capitale Stockholm sous des slogans antisémites et anti-immigrés à la veille des élections législatives prévues le 9 septembre dans ce pays. Des sondages créditent la mouvance d'extrême droite suédoise de quelques 20%. Ca et là les gouvernements européens s'indigent, chacun chez lui, du risque extrémiste et anti-immigrés et des périls de fractures sociales et de violence politique qu'il induit sans grande conviction. Ils poussent souvent l'outrecuidance jusqu'à reprendre à la veille de chaque élection et sous une rhétorique acidulée les thèses racistes et xénophobes qu'ils dénoncent par ailleurs. Et lorsqu'ils sont a bout d'arguments, ils se retournent et accusent «l'Europe de Bruxelles». La mise au pilori de «Bruxelles» et ses institution est devenue une sorte de mur des lamentions pour les leaders européens. Mais c'est qui «Bruxelles», sa Commission , son Conseil, son parlement' Une puissance extra-terrestre qui dicte aux européens leurs politiques parait-il. Voilà les chefs d'Etat et de gouvernements de l'UE qui se réunissent régulièrement pour pondre, à l'unanimité, des directives et décisions, se félicitent de leur unanimité et de leurs décisions, puis s'en vont chacun chez lui et les dénoncent comme une injonction de «Bruxelles et sa Commission». Plus symptomatique, voilà plus de 30 ans que l'UE revendique des politiques communes comme une urgence pour la construction et la sauvegarde de l'Union sans aboutir au minimum commun dans les domaines les plus névralgiques: affaires intérieures, politique étrangère, politique migratoire, politique de défense commune etc. Chaque Etat membre souhaite et appelle à des politiques communes dans ces domaines et se cabre pour défendre sa souveraineté nationale dans ces mêmes domaines. Schizophrénique.
D'année en année, de renoncement en renoncement à son idéal, L'Union européenne est devenue une gigantesque et complexe foire politique où chaque Etat membre fait ses courses selon ses besoins internes. Etonnant de s'étonner de la renaissance des courants et partis d'obédience raciste, fasciste et xénophobes. Les Matéo Salvini italien, Orban le hongrois ou l'autrichien Sebastian Kurz sont déjà au pouvoir, pendant que des Lepen français et ailleurs font le pied de grue aux portes du pouvoir. La Grande- Bretagne, elle, a pris les devants en quittant bientôt définitivement cette Union européenne sous la fallacieux prétexte de protéger ses frontières. De qui ' de migrants qu'ils soient africains, asiatiques ou européens de l'Est qui menacent son marché du travail national. La rentrée européenne démarre sur une dispute de plus sur la question migratoire. Le troublant ministre de l'intérieur en a donné le ton...à la veille des élections au parlement européen prévue au printemps prochain. Ca promet des joutes verbales et des surenchères qui feront la joie de l'extrême droite.


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