La monnaie européenne pourrait atteindre, avant la fin du mois en cours, la barre historique de 210 DA à l'achat et de 209 à la vente.L'euro a atteint, hier, au square Port-Saïd, la barre de 206,5 DA à l'achat et 204,5 à la vente. Pour une première, la monnaie européenne a franchi un seuil vertigineux, d'autant que les cambistes que nous avons rencontrés sur les lieux annoncent une flambée pour la semaine prochaine. En effet, l'euro devra, selon les prévisions de cette "bourse", atteindre le taux de de 208 DA à l'achat et 206 à la vente. Mieux, les différents cambistes prévoient également une troisième hausse de l'euro qui atteindra avant la fin du mois en cours la barre historique de 210 DA à l'achat et de 209 à la vente.
Des envolées que d'aucuns expliquent par la dévaluation de la monnaie nationale, d'une part, et de la baisse de l'offre sur le marché informel, d'autre part. "Ce matin, l'euro était cédé à 204 DA. À 9h, les grossistes ont décidé de l'augmenter à 206,5 DA. Déjà que nous ne gagnons pas une bonne marge avec eux (grossistes : ndlr), voilà que l'euro grimpe et nous risquons de perdre notre clientèle", nous dira un cambiste. Au square Port-Saïd, les citoyens achètent comme à l'accoutumée. "Les gens nous appellent et se renseignent avant de venir acheter. Nos clients habituels étaient là ce matin et nous avons bien travaillé. Mais les clients de passage sont hésitants. Dès qu'on leur annonce la nouvelle hausse, ils quittent les lieux", nous raconte un jeune cambiste. À la question de savoir pourquoi cette baisse de l'offre, notre interlocuteur a indiqué que "le retour en force du cabas et le change systématique du dinar contre l'euro pour assurer la valeur de la monnaie sont les facteurs principaux qui influent sur cette hausse. Il y a, aussi, les événements ponctuels, comme le hadj, les grandes vacances ou encore les fêtes de fin d'année". Selon lui, le retour du cabas reste la cause principale de cette flambée, la nouvelle tendance étant d'importer tous les produits qui ne se trouvent pas sur le marché. "Il y a même des jeunes marins, des étudiants, des médecins, des stewards et des commandants de bord qui achètent chez nous. C'est normal, on importe le kiwi, l'ananas et la pomme de Tunisie. On importe les parfums, les chocolats. Donc, les grossistes font leurs calculs et leurs prévisions selon la demande du marché." Sur un ton ironique, ce jeune nous révélera que les spéculateurs rapportent même des fruits exotiques, tels que les avocats de Bamako. "C'est triste, mais c'est ça le business. Et c'est normal que l'euro augmentera encore avant la fin de l'année", développe encore cet autre cambiste. Autre phénomène qui s'invite sur le change parallèle, l'achat de véhicules par les particuliers et par certains réseaux de revendeurs, en France notamment. "Ces personnes achètent de grosses sommes. Mais comme ils ne peuvent pas les transférer, ils effectuent des virements. La transaction leur revient très chère, ensuite ils réceptionnent l'euro quand ils arrivent à Paris ou dans une autre ville de France. D'ailleurs, c'est l'une des raisons majeures qui ont influé sur cette hausse", a encore révélé un autre cambiste du square Port-Saïd. Du reste, un importateur, contacté par nos soins, a révélé "avoir payé une transaction bancaire à 142 euros contre 135 euros, deux jours auparavant". Cet état de fait, témoigne un cadre bancaire, affectera très rapidement sur la location touristique pour atteindre 100 euros/personne contre 115 euros actuellement.
FARID BELGACEM
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Posté Le : 04/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farid BELGACEM
Source : www.liberte-algerie.com