Euro 2012 : Ramzy, 25 000 dollars de bénéfice net au... marché noir

Les émigrés algériens attendent déjà 2016... en France.
Hier soir, il n'y avait pas que la sélection ayant remporté l'Euro-2012 à avoir fait la fête. Un Algérien avait également quelque chose à fêter : sa recette durant cette compétition. Qu'on ne s'y méprenne pas ! Ce n'est pas un commerçant ou un restaurateur qui aurait profité de la présence massive de supporters étrangers et de touristes pour écouler ses produits ou fructifier sa petite affaire. C'est tout simplement un revendeur de tickets d'entrée au stade au marché noir.
Une partie des tickets achetée sur Internet
On ne peut pas dire que Ramzy a remporté le pactole à la sueur de son front, mais il faut dire qu'il s'est beaucoup remué les méninges pour trouver le bon filon. Comment est-il parvenu à se procurer des tickets ' Une partie de sa «marchandise» a été acquise le plus légalement du monde, puisqu'il l'a achetée sur Internet, à travers les ventes en ligne des tickets. Bien sûr, il s'y est pris depuis plusieurs mois, car plus tôt on achète les tickets, moins ils sont chers. Il avait pris le soin d'acheter des tickets des trois catégories (les tickets dans les gradins, les tickets avec repas et les tickets VIP) et de différents matchs qui se sont déroulés en Ukraine, le pays où il réside, afin de pouvoir en écouler le maximum.
L'autre partie acquise gratuitement auprès des
L'autre partie des tickets qu'il a revendus a été acquise moins légalement. En effet, c'est auprès des sponsors officiels de l'Euro-2012 qu'il a pu se les procurer, lesquels ont droit à des tickets gratuits qu'ils distribuent à leurs invités, à leurs employés et aux vainqueurs des différents concours et tombolas qu'ils organisent à l'occasion de l'Euro. En plus clair, Ramzy a eu un bon nombre de tickets gratuitement, sans dépenser un seul sou, grâce à des connaissances auprès des sponsors. Cela aussi, il l'a fait il y a plusieurs mois, lorsque ces sponsors avaient un stock assez important de tickets.
Les tickets gratuits revendus au prix officiel, les autres avec une marge de 100 euros
C'est ainsi que Ramzy a pu s'adonner à son petit commerce de tickets. Il a beau vendre dans l'illégalité, il n'en a pas moins une conscience professionnelle. Ainsi, les tickets qu'il a obtenus gratuitement des sponsors sont revendus à leur prix officiel réel. C'est la moindre des choses puisqu'il les a acquis sans dépenser un seul hryvnia (monnaie ukrainienne). Il ne manquerait plus qu'il recoure aux surcoûts, même quand il les a gratis ! Quant aux tickets qu'il a achetés sur Internet, il prend évidemment sa marge. Une marge qui, selon l'importance des matchs et la demande, peut atteindre jusqu'à 100 euros par ticket.
Hier, il a revendu 40 tickets entre 200 et 400 euros
Hier, c'était le dernier feu d'artifice. Pour la finale, les affaires ont tellement bien marché qu'il a regretté de n'avoir eu en sa possession que 40 tickets à revendre. Trois heures avant le coup d'envoi du match, il les avait tous écoulés, à des prix oscillant entre 200 et 400 euros l'unité, suivant la catégorie. Il était quelque peu frustré à la fin car conscient qu'il aurait pu en vendre davantage, surtout qu'il y a eu de nombreux supporters espagnols et italiens qui étaient arrivés hier spécialement pour assister au match et qui n'avaient pas de tickets d'entrée.
Champion d'Europe du marché noir !
A l'heure des bilans technique et organisationnel de l'Euro-2012, Ramzy a fait le sien. En faisant ses comptes, il a trouvé qu'il a réalisé un bénéfice net d'environ 25 000 dollars depuis le début de la compétition ! 25 000 dollars, soit l'équivalent de 270 millions d'anciens centimes algériens, rien qu'en revendant des tickets d'entrée aux matchs de l'Euro. Si un trophée était décerné pour un tel «exploit», nul doute que Ramzy en serait le récipiendaire. On peut le proclamer, à l'issue de l'Euro-2012, champion d'Europe... du marché noir.
«Mon projet est de devenir président de la République !»
Spécialiste en économie, Ramzy a même des ambitions nationales, se promettant un destin international. En effet, il nous a déclaré, le plus sérieusement du monde : «Mon projet est de devenir, dans 25 ans, président de la République !» Avec une telle connaissance de «l'étude du marché» et un tel talent pour faire des recettes, nul doute qu'il a des prédispositions, mais sait-on jamais ce que risque de lui réserver la vie '
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Les émigrés algériens attendent déjà 2016... en France
L'Euro-2012 s'est à peine achevé qu'il y en a qui sont pressés que celui de 2016 débute. Il s'agit des Algériens installés en Europe en général et en France en particulier. C'est que la prochaine édition aura lieu en France et elle promet beaucoup sur un plan purement pécuniaire. «L'Euro-2016, c'est chez nous. Nous ferons un malheur avec la vente des tickets», promet Walid.
Le marché noir en Pologne et en Ukraine, c'est eux
En effet, il a été remarqué depuis le début du tournoi en Pologne et en Ukraine que des émigrés algériens ont été très actifs dans le commerce au noir des tickets. Résidant en Europe, donc ayant accès à la vente des tickets en ligne, sur Internet, ils en avaient acquis un bon nombre qu'ils ont revendus dans les deux pays co-organisateurs, tout en en profitant pour assister eux-mêmes à quelques matches. En somme, ils ont su joindre l'utile à l'agréable tout en faisant des recettes substantielles.
«L'Euro-2016, c'est chez nous et il y aura 24 pays !»
Que dire alors lorsque le tournoi sera organisé en France, «chez nous», comme ils le disent ! «Non seulement nous n'aurons pas à nous déplacer pour revendre les tickets, mais l'Euro-2016 rassemblera 24 sélections participantes au lieu de 16 actuellement. Donc, davantage de matchs, donc plus de tickets à revendre», se réjouit Walid qui se promet, avec ses amis, de guetter d'ores et déjà les périodes de vente de la première vague de tickets pour entrer en action. Déjà, ils disent à tous les supporters européens et non européens : «Bienvenue en France ! Et ramenez votre porte-monnaie !»
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Kiev a un peu de l'Algérie
Kiev est la capitale de l'Ukraine, mais ce n'est pas pour autant une grande mégapole. Elle est tout juste en train de le devenir. Si la ville est plutôt spécieuse et calme, la proche banlieue ressemble en bien des points aux villes algériennes, avec des cités populeuses et de longues barres d'immeubles. Sur le chemin de l'aéroport, il y a même un quartier qui ressemble à ceux des Bananiers et de Sebbala, à Alger, avec de grandes tours d'habitation. Pour le transport en proche banlieue, on a recours souvent aux fourgons, comme c'est le cas en Algérie.
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Euro-visin
Contrairement à Nasri, Platini a eu la chance de s'appartenir
Dans sa longue carrière, Michel Platini en a vu et entendu, mais il semblait tomber des nues en apprenant que le ministère français des Sports envisageait d'infliger une suspension de deux ans à Samir Nasri, pris en flagrant délit d'insultes verbales envers des journalistes. «Si j'avais été suspendu à chaque fois que j'insultais un journaliste, je n'aurais pas eu beaucoup de sélections», a avoué en riant le patron de l'UEFA et, par ailleurs, grande légende du football français. Son rire était gêné car il exprimait un malaise, celui de voir un joueur subir un acharnement. Certes, Nasri a fauté et mérite une sanction, mais il ne faut pas qu'elle soit disproportionnée. En avouant avoir aussi, durant sa carrière de joueur, insulté des journalistes, Platini dévoile toute la différence qu'il y a dans la perception de deux époques. Entre sa génération et celle de Nasri, les joueurs, humains qu'ils sont, n'ont pas changé. C'est plutôt les avancées technologiques qui font croire à une différence. Platini est contre le recours à la technologie pour juger des litiges dans un match, il devrait aussi être contre la technologie pour juger un humain tout court. Avec l'avènement de l'internet, des satellites, des réseaux sociaux, des téléphones portables et des caméras miniatures, les joueurs, tout comme tous les personnages publics, perdent toute intimité. Aujourd'hui, tout peut se savoir sur tout le d'un simple clic. Aujourd'hui, les stars ne s'appartiennent plus. Platini, méga-star en son époque, a quand même eu la chance de s'appartenir un tant soit peu.