Eugène Ebodé. Journaliste au Courrier de Genève, écrivain et ancien footballeur : De l'esclavagisme moderne
Le fait que le Cameroun participe à la Coupe du monde peut-il faire prendre davantage conscience au gouvernement de l'ampleur trafic des jeunes enfants vers l'Europe ' Le gouvernement du Cameroun n'a conscience que de lui-même. Il donne rarement le sentiment de travailler pour la résolution des problèmes d'intérêt général. Comment un gouvernement qui ne réunit que sporadiquement le Conseil des ministres peut-il travailler et résoudre les questions de son temps ' On temporise et on feint de régler les problèmes. Comment ne pas parler des drames de l'immigration, car de nombreux jeunes Camerounais, exaspérés par l'irresponsabilité politique, accablés par la somnolence publique érigée en mode de gouvernement, ces jeunes croient que le salut est à l'étranger.Ceci déstructure les familles et jette de jeunes gens dans l'aventure aux mains de passeurs. Quant au trafic des jeunes footballeurs, quelques mesures sur le plan international ont été adoptées par la FIFA, mais leur efficacité reste à prouver et les jeunes footballeurs, poules aux 'ufs d'or pour les familles, sont très vite brisés pour la plupart par un exil et un marché scélérat qui s'apparente à un esclavagisme moderne. Il faut le combattre. La situation cadavérique ne concerne pas uniquement les enfants footballeurs. Elle concerne la jeunesse à éduquer et à inscrire dans la logique de la transmission de valeurs et de la responsabilisation effective des affaires de la nation. La calamité des calamités est la coupure générationnelle. Depuis cinquante ans, la même option politique et le même clan politique sont aux affaires. Il a donc une nette tendance à s'assoupir et à ne veiller qu'au maintien du pouvoir. Le reste est du vuvuzela !
Posté Le : 18/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Faten Hayed
Source : www.elwatan.com