Algérie

Etuves à mi-temps dans les écoles



Etuves à mi-temps dans les écoles
C ette nouvelle rentrée scolaire nationale, fixée au 4 septembre par le ministère de l'éducation consacre le système de la vacation matinale de facto pour les élèves des régions chaudes du pays.La ministre attend toujours « le consensus » des sociétés civiles locales autour du réaménagement des horaires alors que les écoles sous-équipées en moyens de climatisation ne répondent même plus à la question des écoliers à la pause midi : « A-t-on cours cet après-midi ' ». Normalement oui mais il semblerait qu'en fait c'est non.Depuis dimanche, Loubna, munie d'un petit sac à dos, d'un chapeau et d'une gourde découvre son nouveau monde scolaire. Elève en 1ere année moyenne, elle a eu droit à seulement trois cours dimanche matin. « Pas de prof de maths à 11h et pas de prof de physique l'après-midi ». Lundi, le proviseur lui aurait tacitement accordé de ne pas revenir l'après midi en la voyant suffoquer la veille pour repartir bredouille sous un soleil de plomb vers les coups de 14h30. « Voyez avec vos profs, je ne peux pas vous demander de venir l'après-midi si eux ne viennent pas et je ne veux pas vous voir dans la cour si vous n'avez pas classe » aurait-il répondu à Loubna et ses camarades. Chaque année, « nous vivons la même situation » rétorque une maman qui accompagnait sa fille à la séance d'après-midi.« Mon fils vient de décrocher son BEM ici même, il faut compter fin septembre début octobre pour que la seconde vacation de la journée soit rétablie au début de l'automne ». En attendant, la plupart des écoles sont dotées de ventilateurs qui brassent l'air chaud sous 42° en fin de matinée, l'administration semble espérer que la décision de ne pas ouvrir ses portes l'après-midi soit décidée par les élèves, leurs parents, les enseignants. Une décision collective ou la responsabilité serait partagée par tous sans culpabilité aucune.Le directeur de l'éducation de Ouargla avait annoncé au lancement des épreuves de la deuxième session du baccalauréat que « le débat avec les syndicats et la fédération des parents d'élèves n'avait pas aboutis à une solution consensuelle ». L'on savait donc depuis, que la rentrée surviendrait selon le calendrier officiel publié par le ministère de l'éducation nationale. Les déclarations officielles de Mme Nouria Benghabrit n'ont pas changé d'un iota à propos de « la liberté donnée à chaque direction de l'éducation voire de chaque commune ou établissement scolaire d'adopter le rythme scolaire adéquat et à même de permettre un déroulement serein et efficace de l'année scolaire » mais il semblerait que les mécanismes existants n'ont pas encore permis d'arriver à ce « consensus non administratif » exigé par la tutelle explique une enseignante à la retraite.L'aménagement des horaires de l'administration mais aussi ceux des écoles pendant l'été reste donc un souci majeur pour les parents qui s'accommodent des largesses des chefs d'établissements impuissants devant cette situation qui perdure. Les tentatives de changement des horaires instaurés par la fonction publique effectuées voilà huit ans n'ont pas abouti puisque la réalité du terrain en a eu raison avec un transport public inexistant les heures de pointe et une résistance des fonctionnaires notamment femmes à envisager une autre conception des horaires. Résultat des courses: des administrations publiques ouvertes mais quasiment vides dés 12h et des écoles qui n'ouvrent que la matinée du moins jusqu'à après l'aïd croit-on savoir.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)