Algérie

Etudiants et enseignants pour une marche commune aujourd'hui



Hier comme tous les Algériens, les Oranais apprenaient que le président de la République avait fini par renoncer à briguer un autre mandat et procédé à l'annulation de l'élection présidentielle, tout en nommant un vice et Premier ministre. Si au début, quelques klaxons ont été entendus pour « célébrer » une certaine satisfaction, très vite le silence a pris le dessus puisqu'après réflexion, la majorité a pris les choses autrement «en fait, il s'agit d'une prolongation du 4e mandat avec les mêmes hommes du système ».Amel Bentolba - Oran (Le Soir) - Le lendemain, beaucoup étaient frustrés mais pas résignés puisque tous ceux qui participent aux mouvements de contestation depuis le 22 février 2019, se donnent rendez-vous ce vendredi «pour poursuivre la lutte pour faire dégager le régime en place».
A l'université, l'on n'attendra pas jusque-là puisque suite à plusieurs AG tenues hier par des étudiants et des enseignants de toutes les universités qui se sont regroupés à l'université de l'USTO, il a été décidé d'une marche commune prévue aujourd'hui, regroupant les enseignants et les étudiants.
Les slogans sont clairs et précis «Non à la continuité, non au prolongement du 4e mandat», «Régime dégage».
Durant les débats riches et profonds, tous s'accordent sur le fait que désigner Bedoui en tant que Premier ministre ne change rien à ce qui prévalait avant avec Ouyahia. «Les mêmes hommes du régime s'inter-changent pour nous berner, mais nous ne sommes pas dupes !»
Les débats au sein de l'université étaient de haut niveau de prise de conscience politique surtout parmi des étudiants, qui, à présent, posent la question de fournir une feuille de route pour empêcher la constitution de cette conférence nationale à laquelle a appelé le Président, qui ne sera pas représentative des aspirations du peuple, estiment-ils.
A ce sujet, dans son dernier communiqué, le Syndicat enseignants supérieur solidaires (SESS) estime que «l'option de la conférence nationale menée par les institutions illégitimes du régime (présidence, gouvernement, Conseil constitutionnel, etc.) a pour tâche d'attirer tous les partis politiques pour créer la concurrence entre eux en espérant faire rejaillir cela sur la population et ainsi casser l'homogénéité du peuple qui a été la seule et singulière force».
Le bureau national du SESS- CGATA considère que ces mesures, «si elles rejettent le cinquième mandat qui a été l'humiliation de trop pour le peuple, ne peuvent être considérées comme une réponse à ceux et celles qui sont mobilisés depuis des semaines pour crier haut et fort leur désir d'une rupture radicale avec le système.
Ces mesures impliquent automatiquement une rallonge arbitraire et scélérate du mandat présidentiel ainsi qu'un temps de répit pour le régime algérien aux abois et pris au dépourvu par le formidable soulèvement pacifique du peuple algérien pour créer des diversions et muer sous une autre forme».
A. B.


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