Algérie

Etudiants et enseignants pour une évaluation scientifique du système LMD



Photo : M. Hacène
De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar

L'université de Béjaïa a connu, ces toutes dernières années, un développement considérable de ses infrastructures. Dans la cadre du plan quinquennal 2010-2014, elle a bénéficié de 12 000 nouvelles places pédagogiques et de 6 000 lits supplémentaires au niveau des résidences universitaires. Avec un taux de réussite au baccalauréat qui frôle les 60%, toutes ces réalisations n'arrivent cependant plus à absorber l'important flux des nouveaux bacheliers qui s'y inscrivent à chaque début d'exercice. Aujourd'hui, l'université Abderrahmane Mira compte près de 40 000 étudiants, encadrés par 1.190 enseignants, soit une moyenne d'un enseignant pour 34 étudiants. Disposant d'une faible moyenne de recrutement annuelle, qui oscille entre 120 et 130 nouveaux enseignants, l'institution universitaire accuse un sévère déficit en la matière. Lors de la dernière rentrée universitaire, 47% des nouveaux bacheliers de la région, soit 4.000 étudiants, ont été affectés, faute de places, vers d'autres établissements de la région (Sétif, Jijel, Bouira et Tizi-Ouzou, essentiellement). L'administration rectorale a été, du coup, astreinte au gel temporaire de quelques filières, comme les sciences économiques, les sciences commerciales et de gestion, la sociologie, le droit et les lettres arabes. Evidemment, cette surpopulation estudiantine influe négativement sur la qualité de l'enseignement. Les comités et les associations d'étudiants mettent, à chaque fois, le doigt sur cette réalité. Ils dénoncent, à ce propos, les inerties bureaucratiques, l'absence de planification et la mauvaise gestion des flux. Sur le plan strictement pédagogique, ces mêmes organisations plaident pour l'évaluation et la refonte du système LMD, introduit au début des années 2000. Le corps enseignant rejoint les étudiants sur ce point. Dans une récente déclaration, les enseignants de l'université de Béjaïa réclament la tenue d'états généraux de l'enseignement supérieur pour une évaluation «objective et scientifique» des systèmes LMD et classique inscrit, depuis plusieurs années, dans un processus d'extinction progressive. Adopté pour répondre aux besoins du «secteur productif», le LMD est aujourd'hui perçu par le corps enseignant comme «une subordination des parcours universitaires à l'économie dont l'état actuel est discutable», écrivent-ils dans la dite déclaration.


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