Algérie

Être président et mourir...



Militant d'un parti politique, indépendant issu de la société civile, la perspective de s'installer dans le fauteuil présidentiel attise toutes les ambitions, booste les rêves les plus fous. Prétendre à la magistrature suprême pour un homme de conviction, quoi de plus légitime ' Une finalité en soi ' Rien n'est moins évident car, une fois le pied dans l'étrier, c'est une tout autre réalité que doit appréhender l'élu au cours de son mandat, s'il parvient à aller au bout. Il est notoire que le suffrage universel est la garantie d'une compétition électorale basée sur l'égalité des chances pour tous les candidats quelle que soit leur obédience.Le verdict intervient à l'issue du scrutin sur la base du droit de vote à tous les citoyens et selon le principe, une personne une voix. Du moins en théorie. Il reste cependant à prendre en compte les enjeux, lesquels conditionnent la conduite à tenir de l'élu. C'est la règle, il ne doit déroger en aucun cas, au risque de se mettre à dos les fans de son propre camp. C'est-à-dire qu'il devra mettre en veilleuse, à son corps défendant, des convictions profondes, allant parfois jusqu'à trahir les promesses faites en campagne électorale.
En effet, le jeu des rapports de force est déterminant dans toute prise de décisions, s'agissant surtout de la gestion de la politique interne aux plans économique et social. Aux Etat-Unis, la protection sociale est la grande pomme de discorde entre républicains-démocrates, les premiers sont pour le tout libéralisme aux dépens de catégories les plus faibles. Hors du pouvoir, une opposition peut jouer la carte du blocage politique, mettre le président dans la gêne. Et c'est le moindre des camouflets s'il faut barrer la route à un projet. Les choses peuvent gravement s'envenimer. Encore heureux que le président s'en tire à bon compte, le jeu de l'alternance faisant.
Ainsi Donald Trump a été poussé vers la porte de sortie du fait de son exubérance et de ses frasques qui ont fini par exaspérer y compris des républicains, de son propre clan. C'est le moindre mal. Comme quoi, la politique peut mener à tout, même provoquer des situations dramatiques. Finir au lit, entouré des siens, aucune Constitution au monde n'en a fait une disposition. Un meurtre, c'est sûr, plongera un pays dans le deuil. Que dire alors des Etats-Unis d'Amérique avec quatre présidents assassinés ' Le premier, c'était en 1865 dans le contexte de l'abolition de l'esclavage, à la fin de la guerre de sécession.
John Kennedy, en 1963, à Dallas, Texas, en pleine guerre froide. Le meurtre peut être l'?uvre d'un illuminé ou le résultat d'une conspiration. Il peut atteindre aussi des notables très bien protégés. Il en est ainsi du roi Fayçal d'Arabie Saoudite, en 1975, figure du mouvement des non-alignés et acteur actif dans la guerre du pétrole.
Anouar El-Sadate, en 1981, payera de sa vie les accords de Camp David. 22 juin 1992, Mohamed Boudiaf est abattu devant les caméras, en direct. Son «tort» ' Il a dénoncé les méfaits de la mafia aux commandes du pays. La petite île de Haïti est aujourd'hui dans le malheur, son jeune président a été assassiné, fin de juillet dernier, chez lui, de nuit...
Brahim Taouchichet


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