Algérie

Être entraîneur n'est pas forcément être manager



Les matchs qu'a livrés notre équipe nationale lors de ce Mondial sud-africain sont appréciés et analysés sous diverses coutures, chacun y va de son interprétation. Cela dépendra du niveau de connaissance du football, de l'animosité, de l'humeur, du résultat et du sentiment envers l'équipe et l'entraîneur pour déballer sans ambages les commentaires. Ce qui nous intéresse dans cette vision des choses, c'est l'entraîneur national qui, en somme, est chargé d'amener l'équipe à son meilleur niveau et de la préparer à des compétitions. Il est responsable de ses échecs comme de ses réussites.Jusque-là, nous demeurons dans la logique de la définition et du rôle de l'entraîneur national. Mais nous pourrions admettre qu'être entraîneur, c'est, systématiquement, être capable de diriger une équipe sur un terrain. Force est de croire qu'il existe une différence entre un entraîneur et un coach ou manager.A revoir le match Algérie-Slovénie, nous ne serions pas en faute d'avancer que le managériat faisait défaut. Il est sûr que la tâche de l'entraîneur, qui maîtrise les processus d'apprentissage et qui les transmet grâce à un programme d'entraînement pour atteindre des performances, s'arrête quand son équipe rentre sur le terrain face à un adversaire. Dès lors, c'est le manager qui est là, à surveiller les fautes techniques, les gestes irréfléchis, les défaillances physiques, la fatigue mentale. Il doit être visible à tout joueur, il doit savoir motiver ses troupes, les encourager et adopter une position qui le place comme 12e joueur.Cet entraîneur, qui se métamorphose en coach ou manager, n'a pas un rôle facile. En tant que responsable des résultats, il est porté au zénith en cas de victoire, mais il est le plus souvent discrédité en cas de défaite. Il faut faire preuve de force de caractère et d'un solide sens psychologique, afin de gérer les conflits, ménager les susceptibilités sur le terrain ou de soutenir les sportifs en cas d'échec.Cependant, le plus fort du manager ou du coach c'est d'avoir le feeling, être comme le joueur de poker, savoir à quel moment faire des remplacements et choisir ses joueurs en fonction des situations qui se présentent. Que de concitoyens ont dénigré Rabah Saâdane, assis sur son banc alors que le feu est sur le terrain.C'est à juste titre, dirions-nous, puisque le bon coach ou manager doit montrer à ses joueurs qu'il vit avec eux la partie, qu'il sue avec eux, qu'il est là pour faire fonctionner ces individualités et leur permettre d'exprimer leurs talents respectifs dans une seule et même équipe. Bien sûr, il n'est pas question d'enseigner puis de rester là à tester si les connaissances apprises sont appliquées. Non ! Le manager ou coach doit assurer la cohésion, intervenir énergiquement quand il le faut et applaudir quand cela se mérite.Le joueur sur le terrain en situation de match officiel ou non jette toujours un 'il en direction de son coach, il attend de lui des directives pour définir le problème auquel il est confronté avec son équipe. A l'inverse, le manager ou le coach doit faire montre d'une attitude ou démarche qui consiste à démontrer qu'il est bien impliqué dans le match. Nous pouvons énumérer plusieurs coachs d'équipe évoluant dans ce Mondial qui adoptent cette attitude. Enfin, il est opportun de faire la différence entre un bon entraîneur et un bon manager, entre un entraîneur-manager ou coach et un entraîneur tout court. C'est là que réside toute la nuance d'un match que l'on mène mais qu'on ne gagne pas.


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