« Dar El Jadid est une maison d'édition généraliste. Nous avons essayé d'être indépendants. Ce n'est pas facile. Les marchés sont limités. Il y a un problème de distribution.
Il y a aussi un problème avec les Etats. Il est difficile de faire entrer des livres dans nos pays. Il est plus facile de faire un trafic d'armes que de faire passer les livres par les frontières. Nous arrivons à vendre quelques best-sellers tels que Al Hafida al amrikiya de la romancière irakienne Inâam Kachachi. Nous faisons attention à la bonne tenue de nos livres, le choix du papier, la police de caractère, bref, tout pour respecter le lecteur. L'édition est un amour ! Le conte Le Petit pays a été fait en deux versions, une pour le grand public et une autre plus luxueuse. Pour cela, j'ai travaillé avec la dessinatrice Danielle Kattar pendant des mois. Les Libanais se moquent souvent de leur pays en soulignant la petitesse de sa superficie. Petit pays est un personnage qui pense qu'il est une star et que personne ne lui ressemble. Il sera kidnappé par des enfants qui lui demandent de voler de ses propres ailes... C'est une parabole sur ce qui se passe au Liban. On fait tout ce qu'on peut pour rendre accessibles les livres au public. Mais il faut des décisions politiques pour soutenir l'édition. L'appui du ministère de la Culture est encore faible. Ce n'est pas suffisant. Si je pouvais faire autre chose, j'aurais abandonné ce métier. C'est un métier dur. En temps de guerre, personne ne pensera à lire un livre. Le Liban a connu ces dernières années beaucoup de problèmes... Quand la peur règne dans une ville, le livre cesse d'exister. On pense plus à manger, boire et avoir l'électricité. On est tout le temps en guerre. »
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Posté Le : 11/12/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : F. M.
Source : www.elwatan.com