Algérie

«Être algérienne ici et maintenant» Fatima Oussedik invitée du barreau



À l'invitation du barreau de Béjaïa, que préside le bâtonnier maître Djenadi Mohand Saïd, la sociologue et chercheuse au CREAD, Fatima Oussedik, a donné une conférence sur le thème «Être Algérienne ici et maintenant» à une centaine de jeunes avocates réunies à l'hôtel Les Hammadites à Tichy.
Devant un auditoire très attentif, la conférencière dans un très long exposé, est de suite entrée dans le vif du sujet en disant «qu'être Algérienne ici, c'est pouvoir se réaliser dans son propre pays, et qu'être algérienne maintenant cela signifie se mobiliser pour devenir une citoyenne à part entière, aujourd'hui, tout de suite, pour demain. Cela signifie enfin avoir un projet pour soi et pour son pays». Un propos, qui selon elle, s'inscrit dans une lutte pour la dignité menée par les Algériennes depuis des décennies.
Une lutte qui est conduite et a été menée par un mouvement de femmes qui a une histoire. Une histoire qui se confond avec des noms comme ceux de Mamia Chentouf qui créa en 1947 la première organisation de femmes algériennes, ou encore de Meryem Bouattoura, moudjahida tuée à coup de canon par la soldatesque française. À côté de ces noms qui ont écrit chacun à sa manière l'une des plus belles pages de la résistance de la femme algérienne, la sociologue a tenu aussi à inscrire ceux plus près de nous de Katia Bengana, Nacera Kheddar et de Nabila Djahnine dont la soeur Habiba était présente dans la salle.
La violence faite aux femmes a été aussi longuement abordée par l'oratrice qui n'a pas voulu s'attarder sur le harcèlement sexuel dans le milieu professionnel et dans la rue car «tout le monde le connaît». Elle cite à ce propos des chiffres de la gendarmerie nationale. 6039 femmes ont eu à subir ce genre de violence. Selon les mêmes sources, les autres agressions ont touché, toujours en 2012, 3726 femmes au chômage, 2681 femmes mariées et 2500 femmes célibataires. Plus de 800 femmes divorcées et veuves, 837 étudiantes et 821 employées ont été victimes de violence a ajouté la même source.
L'oratrice conclura «que dans ces combats à venir, les femmes algériennes occupent bien une place centrale parce que les violences qu'elles subissent posent, à l'échelle de la société d'abord, des interrogations fortes sur les capacités morales de l'Etat à se présenter comme garant d'une loi pour tous».


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