Etrange politique étrangère du Président Sarkozy

Rapports avec l'allié américain, Iran, Irak, Otan, Europe: Nicolas Sarkozy multiplie les ruptures sans nécessairement convaincre Il y a un mystère Sarkozy. Cet homme parle beaucoup, énormément. Il commente, argumente, énonce, multiplie les propositions, quitte à vexer certains chefs d'Etat africains quand il évoque leur continent, « incapable de rentrer dans l'histoire », ou d'excéder de plus en plus les chefs d'Etat européens à vouloir à tout prix apparaître comme « le seul gars qui a des idées ». Le nouveau Président de la République française avait commandé à Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères socialiste, un rapport sur la France et la globalisation que nous avions présentés dans ces colonnes. Il n'en tiendra évidemment aucun compte et prend au contraire l'exacte position contraire des suggestions proposées, qu'il s'agisse de la relation aux Etats-unis, de la construction européenne, de la pleine adhésion à l'Otan... Gageons que Nicolas Sarkozy se sent plus à l'aise avec son nouveau ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, lui aussi « socialiste ». Emporté par un enthousiasme militant, ce dernier, inventeur du colonial « droit d'ingérence humanitaire », s'est saisi de la pensée présidentielle (pas de bombe en Iran, sinon c'est le bombardement de l'Iran, dixit Nicolas Sarkozy) pour quasiment déclarer la guerre à l'Iran ! Devant la stupéfaction générale, Bernard Kouchner s'est lancé dans un difficile exercice dit du rétropédalage, où le vélocipédiste a tendance à chuter de son engin. Protestant de son pacifisme, à Paris comme à New York, l'ancien Médecin du Monde a déclaré ne pas être un « va-t-en guerre » mais un « va-t-en paix ». « Va-t-en de là », serions-nous tenté de dire. Plus prosaïquement, le Canard Enchaîné rapporte un propos du Président sur son ministre: « Il fait des conneries mais il est populaire ». La messe est dite. SARKOZY, BUSHISTE DE LA DERNIERE HEURE