Algérie

Etrange connivence syro-israélienne


La réalité d'un raid aérien effectué récemment par l'aviationisraélienne en territoire syrien a été confirmée par Damas, qui a introduit uneplainte pour ce fait auprès du Conseil de sécurité de l'ONU. La zone d'ombredans cette affaire est que, dans une étrange connivence, Tel-Aviv et Damas fontle black-out total sur l'objectif qui a été ciblé par ce raid.Selon des informations publiées par des journauxanglo-saxons qui ont les premiers révélé l'exécution du raid aérien israélien,l'aviation de l'Etat hébreu aurait bombardé un site soupçonné d'abriter desactivités nucléaires. Selon ces mêmes journaux, l'opération aurait été menéeaprès un échange d'informations avec les Etats-Unis. Côté syrien, l'on démentévidemment cette présentation et l'on se contente d'affirmer que ce raid vise à«justifier une agression prochaine contre la Syrie».Pour leur part, les autorités civiles et les militaires del'Etat hébreu font dans l'apaisement en écartant «tout danger de guerre» avecle voisin arabe et donnent à croire que le raid leur a uniquement «servi àtester la capacité opérationnelle de Tsahal pour parer à toute éventualité dansle futur».Quelle que soit la raison à l'origine de ce raid, il estune agression que la communauté internationale aurait dû dénoncer vivement etfermement. Les Etats occidentaux, si prompts à dénoncer, ont pratiquement faitle silence sur l'opération israélienne et les Etats-Unis l'ont justifiée en prétextantque le gouvernement de Tel-Aviv aurait eu une raison impérative d'agir comme ill'a fait.Il faut retenir que ce raid aérien israélien s'est produitdans un contexte international où des puissances occidentales, les Etats-Unis,la France et bien entendu l'Etat hébreu, n'excluent plus la perspective d'uneguerre contre l'Iran. Parmi les options que les stratèges militaires de cespays peaufinent pour mener cette guerre, il y a celle du bombardement aériendes sites nucléaires et militaires de l'Iran. Il y a alors tout lieu de croireque le raid aérien sur la Syrie a été une sorte d'opération test du matériel etde la tactique qui seront employés contre l'Iran. Israël a été chargé deprocéder à un «raid d'essai» parce qu'il ne fait aucun doute que son aviationsera le «fer de lance» de l'agression qui se prépare contre le pays desmollahs.L'autre raison derrière ce raid serait qu'il a été destinéà dissuader la Syrie d'apporter un quelconque soutien militaire à son alliéiranien, lorsque les Occidentaux se décideront à passer à l'action contre lui.Et cela en lui faisant la démonstration que son système de défense estabsolument obsolète contre la puissance et la technologie de l'aviationisraélienne.La mollesse de la réaction de l'Etat syrien suite à ce raidtend à prouver que les dirigeants de Damas ont été sensibles au «messagemusclé» que Tel-Aviv leur a adressé avec ce raid aérien, de connivence avecWashington et les autres capitales occidentales déterminées à en découdre avecle régime iranien.Pour autant, l'opération israélienne ne va pas«neutraliser» totalement la Syrie et il faut s'attendre à ce qu'elle le fassesavoir, non pas directement mais certainement par les relais dont elle disposeà travers la région. Cela pourrait se traduire par un embrasement au Liban, enPalestine et ailleurs.
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