Etrange canicule

Face au déferlement de la chaleur qui s'abat sur le monde, l'ONU parle de «nouvelle normalité». Vu ainsi, ce qui semble apparaître comme le début d'un véritable cataclysme laisse penser qu'il va falloir que l'humanité baisse les bras devant un phénomène inévitable contre lequel elle serait totalement désarmée. L'organisation onusienne n'a pas tout à fait tort quand une odeur de fin du monde plane dans les esprits avec insistance pour attiser des anxiétés dont personne n'arrive à en définir les effets. Pourtant les causes sont connues. On ne sait plus qui de la nature ou de l'homme est au centre du monde. Qui des deux est l'objet de l'autre et qui des deux manipule l'autre 'Jamais la vulnérabilité humaine n'a été aussi évidente. Au monstrueux confinement mondial imposé par le Covid vient s'adjoindre aujourd'hui un autre confinement ordonné par la fournaise climatique.
Depuis le début de ce siècle la nature se remet au jeu de son indocilité mortelle pour redonner à l'espèce humaine un profil étrange que tous les progrès industriels et technologiques ne réussissent pas à effacer. D'évidence un recul dans le temps est amorcé pour renouer avec les ères des anciennes pandémies pestifères, sauf que les nouvelles ont changé de visage et de mode pour que les déperditions humaines soient accentuées. Nul n'échappe au curieux malaise qui perturbe l'esprit. Les mauvaises nouvelles l'emportent sur les bonnes et seuls ceux gavés d'optimisme béat gardent la certitude que demain sera meilleur.
Alors que l'on n'en a pas encore fini avec la propagation de la variété des virus que surviennent en plus d'autres catastrophes naturelles emportant des êtres par milliers.
Etrange et phénoménale canicule que celle impossible à supporter en ces heures pour remplacer une chaleur humaine censée donner une justification à la présence de l'homme. Elle semble presque indiquer que son existence n'est qu'un gag livré par les cieux pour amplifier sa déraison et le laisser prisonnier de ses fausses croyances et de ses vérités tordues.