Algérie

Eto'o l'Africain



La grande messe footballistique africaine s'est ouverte hier dans une ambiance festive, malgré la menace du Covid-19. Le plus grand événement sportif du continent noir a failli ne pas avoir lieu, parce que la surpuissante Association européenne des clubs du Qatari Nasser Al-Khelaïfi, soutenue à bout de bras par la Fifa, n'a pas voulu se départir de ses joueurs africains évoluant dans les clubs européens.Mais c'était compter sans l'arrivée d'un homme de poigne à la tête de la fédération camerounaise de football, qui a tenu tête à un formidable travail de lobbying de la paire Fifa-AEC, mais aussi de certains pays africains, pour l'annulation ou le report de la CAN.
Samuel Eto'o a clairement dit que plus rien ne sera comme avant, l'Afrique ayant décidé de se prendre en charge et imposer son statut de grand parmi les grands. Comme cela se fait pour la Françafrique, longtemps maintenue sous le boisseau d'une tutelle politique et un pillage en règle, l'instance footballistique mondiale a voulu saborder la CAN, juste pour faire plaisir aux très huppés clubs européens qui ne voulaient pas libérer les internationaux africains avant le mercato hivernal.
Tout récemment élu à la tête de la Fecafoot, l'ancienne star du football mondial, sur un ton posé mais ferme, a imposé son point de vue, soutenue par son gouvernement, et poussé le patron de la CAF, le Sud-Africain Patrice Motsepe, à sortir du bois pour marcher sur ses pas. Tapant du poing sur la table, le président de la CAF s'est même emporté pour dénoncer le fait que l'Afrique «passe en dernier et soit toujours à la remorque».
Pour Eto'o, «on est en train de nous traiter, comme on nous a toujours traités : nous sommes des moins que rien et nous devons toujours subir», a-t-il tonné, pointant un doigt accusateur à l'adresse de «certains Africains qui [soient] encore complices». Dénonçant la différence de traitement entre l'Europe et l'Afrique, le président de la Fecafoot a voulu défendre pas seulement son pays, mais l'honneur de toute l'Afrique et ses peuples, maintenus dans un statut de «second collège» par rapport au reste du monde.
Les mots forts prononcés par Eto'o réhabilitent tout le continent africain qui, pour une fois, a fait jeu égal avec lesdits puissants de ce monde. Oui, quand l'Afrique s'éveillera, et elle est en train de le faire, le monde tremblera.


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