Algérie

ETO'O EXCLUT TOUT REPORT DU RENDEZ-VOUS DU 9 JANVIER



S'il est encore des doutes sur la tenue à sa date initiale (9 janvier au 6 février 2022), la CAN du Cameroun qui fait l'objet de grossières man?uvres de la part de la Fifa et des clubs européens aura, en définitive, réveillé certaines consciences africaines sans lesquelles le football, son existence, ne serait qu'un leurre.Même si le suspense est entier, malgré les affirmations des uns et des autres, la CAN-2021 se tiendra. Symboliquement, le pays organisateur a levé toutes les réserves liées aux aspects organisationnels, comme constaté de visu par Patrice Motsepe, le patron de la CAF, et ses experts-collaborateurs. Le richissime homme d'affaires sud-africain est revenu lundi à Yaoundé voir à l'?uvre ce que le Cameroun a «commis» comme réalisations sur le plan infrastructurel au détriment de son propre confort social et économique. En retard sur ce registre, comme la plupart des pays d'Afrique même parmi les plus riches (pétrole et réserves minières obligent), le Cameroun a construit deux grands (le Japoma de Douala, Paul-Biya à Olembé) et modernes stades et rénové le reste du tissu réservé à la pratique du football de haut niveau.
Les 4,5 milliards d'euros consentis par le Trésor public d'un pays où la pauvreté a atteint des records (38% de la population) ont suscité des remous au Cameroun également à la merci des terroristes de Boko Haram. Mais seulement, même si les chiffres sont loin de la réalité, les organisations internationales mettent en évidence les insuffisances et autre déficit en matière de couverture sociale et médicale entre les régions et villes de ce pays de l'Afrique de l'Ouest.
Bien évidemment, ce sont les conséquences d'un règne sans partage de Paul Biya depuis voilà 38 ans mais ce «détail» est une goutte dans l'océan de problèmes que traverse le Cameroun depuis plusieurs décennies. Même le football local ne produit plus tant de joueurs de qualité exportables en Europe comme cela était le cas autrefois. Et enlever ce droit aux camerounais de «vivre» un moment de joie dans leur misère quotidienne était l'acte de trop auquel la CAF et ses démembrements entendus commettre sous prétexte que la Fifa ou les clubs européens avaient apposé leur veto quant au départ des stars africaines, peu nombreuses il est vrai comparativement au passé (n'est-ce pas M. Infantino '), pour concourir dans une épreuve continentale qui semble vouée à perdre son engouement, sinon à disparaître dans quelque temps. C'est en tout cas le constat du nouveau président de la Fécafoot, Samuel Eto'o Fils, ancienne gloire des Lions Indomptables et de nombreuses grosses écuries européennes, qui a, une fois n'est pas coutume, sorti l'artillerie lourde pour fustiger tous ceux qui veulent détruire la CAN.
Invité par la chaîne Canal- Sport Afrique à réagir aux rumeurs de report et d'annulation du tournoi du Cameroun, l'ancien attaquant du Barça répliquera sèchement. «Je ne vois pas pourquoi elle n'aurait pas lieu», s'est-il ironiquement demandé avant de réaffirmer son droit, en tant que président de la fédération camerounaise sa détermination à ne rien lâcher.
«La Fécafoot défendra avec la dernière énergie la tenue de cette Coupe d'Afrique des nations», a-t-il rétorqué pour ensuite reprendre ses interrogations à l'endroit des initiateurs de ce projet de report ou d'annulation de la 33e phase finale. «Pourquoi la Coupe d'Afrique des nations ne se jouerait pas ' Donnez-moi une seule raison valable ! Ou alors, on est en train de nous traiter, comme on nous a toujours traités : nous sommes des moins que rien et nous devons toujours subir», a-t-il martelé, rappelant pour ceux qui l'ont oublié que «l'Euro s'est joué alors que nous étions en pleine pandémie, avec des stades pleins. Il n'y a pas eu d'incidents, et nous avons joué dans plusieurs villes en Europe».
Pas loin de faire le procès de l'UEFA qui subit la loi de l'ECA de Nasser El-Khelaïfi et encore la Fifa dont le président veut à tout prix imposer au monde une Coupe du monde chaque deux ans.
«Que l'on nous dise clairement les choses !», se révoltera Eto'o avant de regretter la posture de certains représentants africains dans le dossier. «Dans cette façon de faire, certains Africains [soient] encore complices», a-t-il accusé.
Des africains qui subissent la règle du plus fort mais qui, officiellement, arborent deux costumes dont l'un est taillé pour plaire aux électeurs. à l'exemple du président de la CAF, Patrice Motsepe qui, dans la matinée du lundi, quelques minutes après son arrivée à Yaoundé, discourait d'une manière alambiquée, certainement pour ne pas déplaire à Infantino, puis qui, en fin de journée, et après quelques visites sur sites où il a entendu des vertes et des pas mûres, laissait entendre ses certitudes quant à la tenue du Mondial africain à sa date initiale. «Nous sommes très clairs en ce qui concerne notre engagement à faire [de la Coupe d'Afrique des nations] un succès au Cameroun. [...] Nous serons tous présents au Cameroun dans quelques semaines», a-t-il affirmé au micro de la CRTV. Et de réaffirmer que ses craintes étaient justifiées mais qui, désormais, ne sont plus qu'un mauvais souvenir. «On peut se rendre compte de l'ampleur des engagements pris pour que les problèmes évoqués ces derniers jours soient réglés. Nous allons organiser cette CAN, en partenariat avec le gouvernement du Cameroun, le peuple du Cameroun, la CAF et le nouveau président de la Fédération camerounaise, Samuel Eto'o. Ce sera une CAN réussie, la plus réussie de toutes !», lancera-t-il en annonçant qu'il sera là, à Yaoundé, avec sa famille le 7 janvier prochain.
M. B.


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