Eto'o, Benzema, la tirelire et les potins

C’est en tout cas l’hypothèse avancée par bien des amateurs de ballon rond, déçus de voir l’international camerounais rejoindre Anzhi de Russie. Il est connu que le Camerounais Samuel Eto’o ne cache pas son amour pour l’argent. Il ne s’en cache pas et le revendique même. A plusieurs journalistes qui lui posaient la question de connaître sa relation avec l’argent, surtout après son transfert en Russie où son contrat a fait couler beaucoup d’encre, Eto’o n’y va pas avec le dos de la cuillère : «Pourquoi nous travaillons tous ' Pour gagner un maximum d’argent, non ' Je ne vois pas ce que l’on me reproche, puisque n’importe qui aurait pris le même chemin que moi à ma place. Je suis très heureux en Russie, et tout se passe bien pour moi ici. Et puis je pense que ma richesse démesurée va motiver les jeunes Africains en difficulté à jouer au football pour sortir de la pauvreté.» Bien évidemment que cette réponse a irrité plusieurs fans du joueur camerounais qui lui reprochent son côté matérialiste surtout depuis son départ en Russie pour évoluer dans une petite équipe du Daguestan, le Anzhi Makchkala.  
Pourtant, à 30 ans, Eto’o était encore au sommet de sa carrière, avec trois titres de Champions League gagnés — deux avec le FC Barcelone et un avec l’Inter Milan — mais il s’est fait convaincre par le millionnaire pétrolier qu’il pouvait construire ces mêmes succès en Russie. Cette face cachée du joueur camerounais s’est révélée au grand jour lors de la rencontre amicale annulée face à l’Algérie. Tout le monde se rappelle que ce jour-là les footballeurs des Lions Indomptables ont refusé de faire le déplacement sur Alger à cause d’une histoire d’argent. Eto’o, présenté comme l’instigateur de cette affaire, ne s’est pas gêné pour parler d’argent, à sa manière bien évidemment. Il reconnaît que le refus de jouer était motivé par un problème d’argent, mais pas comme le comprennent les gens dehors. Le problème était de savoir qui doit gérer l’argent. Où va l’argent des transferts des joueurs camerounais ' Tout comme l’argent des sponsors. «Il y a 8 millions de dollars qui dorment dans les caisses de la fédération. S’il y a autant d’argent, pourquoi c’est encore l’Etat du Cameroun qui paye '», disait entre autre le capitaine de l’équipe camerounaise. Cette sortie médiatique a enfoncé encore plus Samuel Eto’o car líopinion publique ne comprenait pas pourquoi la relation entre le joueur et l’argent était toujours compliquée.
Beaucoup plus loin que la Russie, à trois heures d’avion, nous retrouvons Karim Benzema qui vient de se mettre sous les  feux des projecteurs non pas pour avoir inscrit un but d’anthologie mais simplement pour sa montée au créneau avec sa famille lorsqu’il s’agissait de prendre en charge financièrement sa grand-mère. Le footballeur, qui perçoit quelque chose comme 400 000 euros mensuellement, net d’impôts faut-il le préciser, a fait toute une tartine pour 1500 euros qu’il doit verser à sa mémé comme pension alimentaire. Karim a convoqué toute la famille pour leur signifier que ce n’est pas à lui seul de payer «cette facture».
La grand-mère du footballeur du Real Madrid a tout simplement annoncé qu’elle renonçait à cette pension afin de ne pas perturber son petit-fils dans sa carrière sportive. Grandeur d’une dame qui continue de gérer sa famille comme le veut la tradition algérienne lorsqu’il s’agit des parents. Benzema, dans ce cas, s’est défendu pour parler de manipulation, mais le fond de l’histoire reste le même.