Algérie

Ethique



À l’ère de l’Internet où le moindre frémissement sur un quelconque point du globe est instantanément enregistré, il serait illusoire pour les pouvoirs publics de croire à l’occultation, encore plus quand il s’agit des attentats terroristes. Le Chef du gouvernement a appelé à la raison la presse sur le risque pour elle de servir de relais aux terroristes, en médiatisant leurs attentats. Voilà bien une question aussi vieille que la crise sécuritaire elle-même qui n’a toujours pas trouvé de réponse. En effet, à ce jour, le journaliste algérien, en particulier, est confronté au douloureux dilemme du devoir d’informer ou de la nécessité de se taire. Évidemment, il serait commode, surtout pour les responsables politiques qui sont en charge des affaires du pays, que la presse fasse l’impasse sur les actes de violence islamo-terroriste. Histoire de suggérer que tout va pour le mieux en Algérie, par les vertus miraculeuses de la réconciliation nationale. Une telle démarche serait possible si l’Algérie était le seul pays de la planète. Ce qui n’est pas bien sûr le cas, faut-il le rappeler. À l’ére de l’Internet où le moindre frémissement sur un quelconque point du globe est instantanément enregistré, il serait illusoire pour les pouvoirs publics de croire à l’occultation, encore plus quand il s’agit des attentats terroristes. Au contraire, le journaliste algérien, qui est aujourd’hui confronté à la concurrence des agences et des chaînes de télévision étrangères, est en devoir de témoigner, de donner sa version des faits. Ne serait-ce que pour éviter les manipulations. En fait, tout est dans la manière de faire pour le journaliste, et il ne s’agit surtout pas pour les responsables politiques, qui sont prompts à nous juger, de mettre tout le monde dans le même sac. En effet, il y a des journalistes qui rapportent l’information tout en dénonçant dans leurs écrits les crimes terroristes, et avec cette conviction d’être partie prenante du combat contre l’intégrisme. Il y en a certainement d’autres, car notre corporation n’est pas homogène, qui servent, en effet, de caisse de résonance au terrorisme. Et nous voudrions bien croire que M. Ouyahia fait allusion à eux. En vérité, face à ce problème de rapporter ou non les actes terroristes, tout est question d’éthique et de responsabilité. Éthique envers nous-mêmes et responsabilité, celle que nous avons avec notre lectorat.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)